Dans notre Chronique du lundi 30 janvier 2023, l’expert en transport maritime international Sékou CAMARA revient sur l’activité des Ecumeurs des mers appelés communément pirates, c’est-à-dire des bandits qui courent les mers pour voler, pour piller les navires de commerce.
Selon lui, l’insécurité, la piraterie et la criminalité sont des phénomènes anciens qui font corps avec la vie de l’homme en mer, et qui sont plus que d’actualité de nos jours.
Lire aussi >> Chronique Maritime : le Canal de panama
La piraterie est un phénomène antique qui date d’un demi-siècle avant Jésus-Christ dont la forme a évolué dans le temps et dans l’espace. L’on constate au fil des siècles, des formes institutionnelles (en temps de paix comme en temps de guerre).
Les principaux foyers d’attaques de piraterie dans le monde sont :
– Asie sud-orientale et méridionale ;
– Afrique orientale et le golfe de guinée ;
– Amérique latine.
Il faut souligner que la piraterie en mer s’est modernisée et intensifiée à la faveur de la fin de la guerre froide, de l’automatisation des navires, de l’économie d’énergie, du manque de coopération entre les états, de la pauvreté des zones côtières, etc….
Plusieurs qualificatifs
La piraterie est perçue différemment en fonction des différentes définitions à lui donnée par différentes organisations. Il faut noter que pour coller à la description des actes posés, une qualification de synthèse a été proposée par l’IMB (International Maritime Bureau) créé sur initiative de l’ICC (International Chamber of Commerce) qui coopère étroitement avec la MSC (Maritime Safety Committee) de l’OMI.
Lire aussi >> Chronique Maritime : Histoire des Routes Maritimes
L’ampleur du phénomène diffère d’une région à une autre. De nos jours des mesures vigoureuses sont prises par les différents Etats côtiers pour combattre le fléau. Les actes de piraterie peuvent être recherchés, traqués, jugés et punis par n’importe quel pays.
Les défis à relever
En outre, les difficultés de coopération internationale rendent difficiles la lutte contre la piraterie tant sur le plan de la riposte que sur le plan de la prévention. Néanmoins, il y a quelques réussites au niveau régional pour les patrouilles conjointes (Asie, Caraïbes, Europe de l’Ouest, Afrique de l’Ouest et du Centre). Il faut rappeler que pour efficacement lutter contre la piraterie, l’on doit s’attaquer aux causes qui sont de divers ordres.
Aux regards des difficultés supra mentionnées et la dimension planétaire du phénomène, il est évident que la communauté maritime doit envisager d’une part la mise à jour du cadre juridique concernant la menace (piraterie, terrorisme) et d’autre part, encourager la collaboration régionale. Notre pays la Côte d’Ivoire, à travers sa Stratégie Nationale de l’Action de l’Etat en Mer est inscrit dans cette dynamique.
Philippe Kouhon