48 heures après l’audition de Philippe Mangou à la Cour pénale internationale, au procès de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé, nous sommes rendus à Yopougou-Kouté, le village de l’ex chef d’Etat major des Forces de défense et de sécurité (FDS).
Objectif : rencontrer la notabilité pour avoir l’opinion de ses membres sur le sujet, alors que dans l’après-midi de ce samedi 7 septembre 2017, toute la chefferie traditionnelle est réunie dans l’enceinte du Centre culturel du village pour une cérémonie traditionnelle.
À quelques encablures du palais de justice, nous empruntons le véhicule avec comme direction, Yopougon-Kouté, village situé à l’autre extrémité de la plus grande commune de Côte d’Ivoire. Lorsque nous arrivons sur les lieux, la cérémonie est presqu’à son terme. Le chef du village, Botto M’boutré Jean-Roger entouré de toute sa notabilité est en train de suivre les derniers propos de clôture de cette rencontre, quand nous tentons de l’approcher par personnes interposées.
Malgré le caractère inopiné de la visite il nous reçoit en présence de ses sujets, pour savoir de quoi nous souhaitons lui parler. Informé de notre préoccupation, il prend le micro et dit : «Monsieur Dassé, ici, à Yopougon-Kouté, vous nous voyez réunis, sous la bâche, c’est par rapport à une cérémonie. Et quel genre de cérémonie ? Nous sommes là pour la cérémonie de dot d’un mariage couturier. Nous sommes là pour célébrer le mariage coutumier de notre enfant, notre fille. C’est donc la génération Dougbô qui est en charge de cette cérémonie, de recevoir la dot(…)
Maintenant concernant votre question, aujourd’hui (samedi 7 septembre 2017 : Ndlr), en tant que sachant, Mangou se retrouve à la Haye pour dire ce qu’il sait par rapport à la crise. Donc le village ne saurait en dire plus que ce qu’il est en train de dire là-bas. Ce qu’il est en train de dire l’engage. Puisque que nous ne sommes pas des militaires, nous ne sommes que de simples citoyens.
Nous suivons comme l’ensemble des Ivoiriens sur Africa 24, les séances d’auditions. Donc, nous ne saurons en dire plus. Mangou est de ce village de par son père et de par sa mère. Il appartient à la génération Dougbô également. Mais par rapport à la situation, ce qui se passe à la Haye, Kouté ne saurait dire plus que ce qui sort lui-même de sa bouche. Ce qui sort de la bouche de Mangou n’engage que Mangou, lui, et lui seul, en tant que soldat, en tant que militaire ».
Le chef Botto M’boutré Jean-Roger est également adjoint au maire, dans la commune de Treichville.
Claude Dassé