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    Lutte contre le travail des enfants : La Côte d’Ivoire allie justice, sensibilisation et répression

    Lutte contre le travail des enfants :  La Côte  d’Ivoire allie justice, sensibilisation et répression
    Publié le
    Par
    Philippe Kouhon
    Lecture 3 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    La Côte d’Ivoire , est depuis de longues années, comme d’autres pays dans le monde, confrontée à la question du travail des enfants dans différents domaines économiques.

    Premier producteur de cacao au monde, le pays est à ce titre, exposé à la question de l’utilisation des enfants dans les plantations. Une  situation qui  constitue une menace pour la durabilité de l’économie cacaoyère, mais aussi, une atteinte aux droits fondamentaux des enfants.

    À cet effet depuis 2012, la Côte d’ivoire s’est dotée d’une structure  de lutte contre la traite,  l’exploitation et le travail des enfants : le comité national de surveillance des Actions de lutte contre la Traite, l’Exploitation et le Travail des enfants ( CNS) présidée par la Première Dame Dominique Ouattara. Le CNS est épaulé d’un comité interministériel ( CIM).

    Soutenus par plusieurs partenaires nationaux et internationaux,  le CNS et le CIM, ont élaboré des plans d’actions pour lutter contre ce fléau en Côte d’ivoire,

    et de nombreuses interventions ont été menées autour des quatre axes prioritaires que sont :

    • La prévention;
    • La protection et l’assistance aux enfants victimes de traite, d’exploitation et du travail des enfants;
    • La répression des auteurs;
    • Et la coordination et le suivi-évaluation des initiatives.

    Parmi les axes prioritaires mis en œuvre, un accent particulier a été mis sur la prévention,

    avec des campagnes d’informations pour prévenir de l’illégalité d’employer des enfants comme main d’œuvre.

    Des textes de  lois pour protéger le droit des enfants

    Par ailleurs, plusieurs lois ont été votées pour sanctionner les personnes qui se livrent à ces pratiques.

    « Nous avons la loi 2010-272 du 30 septembre 2010 portant interdiction de la traite et des pires formes de travail des enfants.  Également la loi 16211 du 8 décembre 2016 relative à la traite des personnes qui est la dernière illustration de notre code pénal et qui a été rénovée en 2019.

    Le code pénal proscrit en son article 433 le travail dangereux des enfants et ses articles 441, 442, 443 relatifs à l’esclavage.

    C’est vous dire que l’arsenal juridique existe en Côte d’ivoire.

    Aussi,  la chancellerie ( ministère de la justice, ndlr) a  produit une circulaire en 2019 demandant à tous les parquets près les tribunaux de Côte d’ivoire,  de poursuivre toutes les infractions liées à la traite et à l’exploitation des enfants.

    Outre la répression,  la chancellerie a évoqué la sensibilisation. Ainsi il a été demandé aux différents parquets de sensibiliser les populations sur les graves conséquences de ces infractions sur nos enfants.

    Nos enfants doivent être épanouis et avoir une bonne éducation. Quand ils sont enfants   leur place est à l’école. Voici les valeurs qui fondent l’action de la chancellerie.  Pour vous dire que notre chancellerie est partie prenante avec tous les acteurs qui militent contre le travail des enfants.  Nous sommes enfin tous engagés pour que nos enfants grandissent dans de bonnes conditions et que notre économie soit saine », a  fait savoir Koné Alexandre, procureur Substitut résident  près la section détachée de Soubré.  C’était au cours de l’entretien accordé à la presse lors de l’opération Nawa 2 qui a eu lieu les 6 et 7 mai 2021 dans les plantations de cacao à Soubré.

    Sur la question des personnes déjà sanctionnées à l’ouest, le représentant du Parquet ivoirien a dit : «  Nous avons établi des statistiques de 2015 à 2020. À Soubré la dernière décision rendue date du mois d’avril dernier. Il s’agit d’un individu originaire d’un pays limitrophe avec un enfant sans document d’identité.  Il a reconnu faire travailler l’enfant dans une plantation de cacao à Meagui. Il a été pris par les éléments de la sous direction de lutte contre la traite des enfants et de la délinquance juvénile ( DPC/ SDLTEDJ) basés à Soubré. Il a été jugé en flagrant délit et condamné à 10 ans de prison. Il faut savoir que les peines peuvent aller jusqu’à 20 ans ».

    Son message aux populations

    «  Certes l’économie de notre pays repose sur l’agriculture, mais nous avons le devoir d’éduquer nos populations et nos enfants dans l’intérêt national.  Cet intérêt implique la poursuite de tous ceux qui commettent des infractions », a lancé le procureur de Soubré.

    Philippe Kouhon, envoyé spécial dans la région de la Nawa.

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