Le bureau pays de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en Côte d’Ivoire a offert une quantité importante de médicaments au Ministère de la santé et de l’hygiène publique pour la lutte contre les maladies tropicales négligées. Le don d’une valeur de 544 millions 222 mille 500 FCFA (environ $US 902.000) comprend également des matériels et équipements pour améliorer la qualité des soins de santé de la mère et de l’enfant ainsi que la planification familiale.
« Ces médicaments se composent de 4.095.000 comprimés de Praziquantel pour le traitement préventif de masse de la bilharziose dans 39 districts endémiques du pays, des médicaments pour la polychimiothérapie de la lèpre comprenant la clofazimine, la Dapsone et la Rifampicine (avec une attention particulière aux 04 districts hyper-endémiques de la lèpre, à savoir Adzopé, Man, Oumé et Zouan-Hounien) et des médicaments pour la polychimiothérapie de l’Ulcère de Buruli dans 33 districts endémiques, comprenant la Clarithromycine et la Rifampicine ; et de l’Albendazole ainsi que de l’Ivermectine pour la prévention de la filariose lymphatique, l’onchocercose et les géohelminthiases au niveau national», précise le Représentant de l’OMS en Côte d’Ivoire, Dr Jean Marie Vianny Yameogo.
« Ces médicaments nous permettront de faire la prévention de masse chaque année, de plus de 16 millions de personnes à risque de filariose lymphatique, d’onchocercose et de géo helminthiases pour ne citer ces maladies. De même, ils nous permettront de lutter efficacement contre la lèpre, l’ulcère de Buruli, le pian et la trypanosomiase humaine africaine ou maladie du sommeil. La lutte contre les maladies tropicales négligées par les interventions efficaces pour le contrôle et l’élimination des maladies tropicales négligées à chimiothérapie préventive coûtent moins de 300 FCFA ($US 0,50) par personne et par an, ce qui constitue un énorme retour sur investissement pour les gouvernements des pays d’endémie et les donateurs », a-t-il ajouté.
Le Ministre ivoirien de la santé et de l’hygiène publique, Dr Eugène Aka Aouélé, a dit toute sa satisfaction à l’endroit de l’OMS.
« Cet autre don de l’OMS est la parfaite démonstration de ce que la Côte d’Ivoire n’est pas seule dans la mise en œuvre de la politique de santé du Président de la République. L’importance de ce don n’est pas à démontrer au regard des défis auxquels le pays fait face. Ceux-ci nous invitent à renforcer la promotion des interventions au niveau des communautés, à réduire la mortalité des maladies en général et surtout des maladies tropicales négligées. Ces défis nous invitent également à intensifier nos actions pour réduire la mortalité maternelle et infantile. Ce don est donc un atout pour la résilience de notre système de santé », a dit le Ministre Eugène Aka Aouélé qui n’a pas manqué de remercier et féliciter la philanthropie des partenaires techniques et financiers dont le chef de file, l’OMS.
L’OMS a également remis 40 kits d’insertion de dispositif intra-utérin pour la pratique de la planification familiale, 14 mannequins MAMA U LAERDAL, 30 dispositifs de lavage des mains et 45 chariots de soins à deux étagères. Cet appui important vient soutenir le renforcement de la qualité des soins de la mère et de l’enfant et la planification familiale. « Il contribuera à combler les besoins non satisfaits en ce qui concerne la prévalence contraceptive moderne et à sauver des vies par l’amélioration de l’hygiène hospitalière et la promptitude dans les soins SONU d’urgence des mères et surtout des adolescentes jeunes », a ajouté le Représentant de l’OMS en Côte d’Ivoire.
Les maladies tropicales négligées (MTN) sont un groupe de 20 maladies affectant principalement, de manière constante et grave, les communautés les plus pauvres et les plus marginalisées. Elles touchent près d’un milliard de personnes à travers le monde, dont 40 % d’Africains. Elles ont un impact économique désastreux sur les communautés atteintes car elles créent la pauvreté et l’entretiennent. Elles ont aussi une conséquence sociale insupportable et avilissante parce qu’elles défigurent et handicapent des personnes, détruisent des vies, empêchent des enfants d’aller à l’école, des adultes de travailler et condamnent des communautés entières à vivre dans la pauvreté.
Dix (10) de ces maladies sont considérées comme endémiques en Côte d’Ivoire, il s’agit notamment de l’Onchocercose, la Filariose lymphatique, la Schistosomiase ou Bilharziose, les Géo helminthiases ou vers transmis par le sol et le Trachome qui sont les MTN les plus fréquentes et sensibles à la Chimiothérapie Préventive de masse, mais aussi de la maladie du sommeil, de l’Ulcère de Buruli, de la Lèpre, de la Dracunculose ou ver de Guinée et du Pian qui sont traités au cas par cas. A noter que la quasi-totalité des 33 régions sanitaires et des 112 districts sanitaires de la Côte d’Ivoire, sont endémiques à au moins une maladie tropicale négligée.
Source: Sercom