Le groupe Harmattan vient d’éditer et met en vente depuis le 1er Janvier 2015 un ouvrage intitulé « La réconciliation nationale à Madagascar. Une perspective complexe et difficile », dans la catégorie des « Actualité Sociale et Sciences politiques » avec comme auteur, Anaclet IMBIKI
Dans l’attente du deuxième round du « sommet des cinq présidents » sous l’égide des chefs d’Eglises membres du conseil national des églises chrétiennes (FFKM) du 13 janvier, cet ouvrage arrive à point nommé. Volumineux de 520 pages, « La réconciliation nationale à Madagascar » fait œuvre de pionnier, car il n’y a pas de véritables travaux édités dans ce sens jusqu’ici. L’auteur Anaclet IMBIKI est un magistrat à la retraite ayant été Garde des Sceaux, ministre de la Justice (1997-2002), trois fois élu député – élu dans sa région, l’île de Sainte Marie – puis représentant à plusieurs fois la Grande île dans des conférences internationales et tout dernièrement, de 2012 en avril 2014 Conseiller Technique auprès du Premier Ministre de la Transition.
La stratégie choisie par l’auteur repose sur une connaissance objective des réalités politiques, économiques, sociales et culturelles des périodes précoloniale, coloniale et postcoloniale devant servir de base d’étude pour une proposition sans hypocrisie de solution efficiente. Au-delà des recherches, il a mené des enquêtes auprès des populations ayant vécu les différents conflits. Dans cet ouvrage, reconnaissant la difficulté des démarches en vue de la réconciliation nationale, Anaclet IMBIKI espère convaincre les Malgaches à surmonter celles-ci. Mais il entend surtout éveiller et sensibiliser les opposants à cette voie de la réconciliation nationale.
L’ouvrage démarre par le constat selon lequel depuis la crise de 2009, la réconciliation nationale alimente toutes les discussions, mais il se demande si les acteurs de la vie politique en comprennent réellement le sens. L’ouvrage comprend ensuite deux parties, à savoir la connaissance des principales menaces sur l’unité nationale et les solutions pour la réconciliation nationale adaptée au cas « malgache ». Cette dernière conçoit deux chapitres : le type de réconciliation nationale adapté pour Madagascar et la stratégie de mise en œuvre de la réconciliation nationale. Pour mieux cerner la situation, Anaclet IMBIKI a conscience que le pays est miné par des situations conflictuelles antérieures à l’Indépendance constituant des racines profondes des inégalités contemporaines, ce qui est pour beaucoup dans les crises cycliques vécues.
L’esclavage pluriséculaire, la politique française de « diviser pour régner » durant la colonisation, les répressions de 1947, pour la période d’avant 1960 ; ensuite les aspects conflictuels communautaires et d’autres formes d’adversité, sans oublier la révolte du Sud (en avril 1971), la chasse aux Merina de Toamasina (en décembre 1976), les attaques contre les adeptes du Kung Fu (1984) ainsi que les crises politiques des 1972, 1991, 2002 et 2009 , autant d’évènements considérés comme origines de la discrimination sociale, de la mauvaise gouvernance et de la pauvreté, retardant l’unité nationale.
Malgré tout Anaclet IMBIKI est confiant que ces difficultés peuvent être levées « quand les Malgaches seront conscients que leur union pour la réconciliation nationale fera leur force »
James RAMAROSAONA