Née de la contestation des élections législatives (décision de la cour constitutionnelle) le 5 juin 2020, la crise qui secoue actuellement le Mali a selon la Cedeao, des similarités avec celle de 2012 ayant emporté le régime d’Amadou Toumani Touré dit ATT et qui a favorisé l’expansion des groupes terroristes au nord du pays. Pour comprendre cette nouvelle escalade de la violence qui a fait plusieurs morts les 10, 11 et 12 Juillet dernier, Afrikipresse a interrogé le journaliste, Monoko Toaly, expert en communication et DG de la chaîne panafricaine Afrique Média au Mali.
Pour le confrère, la crise actuelle au Mali tire ses racines dans l’avènement des mouvements de conquête du nord malien avec le MNLA, AQMI, MUJAO, ANSAR-EDDINE ect.
« Après le départ de ATT en 2012 et l’arrivée de Ibrahim Boubacar Keita en 2013, l’imam Mahmoud Dicko a été désigné comme médiateur entre les groupes terroristes et le pouvoir de Bamako avec de gros moyens. Malheureusement cette mission a connu plusieurs échecs et le Mali n’est toujours pas pacifié.
Cet échec a conduit l’ancien Premier Ministre Soumeylou Boubeye Maiga à mettre fin à la mission de médiation de l’imam Mahmoud Dicko.
En retour l’Imam Dicko obtint après la marche des religieux, la démission du premier ministre Maiga et facilite la nomination de l’actuel premier ministre, Dr Boubou Cissé.
Mais en réalité il faut savoir que Mahmoud Dicko a une double casquette. Il est imam et leader d’un mouvement politique légalement constitué depuis le 7 septembre 2019: la Coordination des Mouvements, Associations et Supporters (CMAS).
C’est bien dans les locaux de la CMAS qu’est parti le mouvement de l’actuelle contestation contre le régime d’IBK. Et toute la démarche aujourd’hui de Mahmoud Dicko vise la conquête du pouvoir. Voilà pourquoi lui et ses camarades du M5-RFP exigent la démission de IBK » nous explique Monoko Toaly.
Philippe Kouhon