Le président de la transition au Mali, Bah N’Daw et son premier ministre, Moctar Ouane ont été arrêtés ainsi que le nouveau ministre de la défense et des anciens combattants, le général de brigade Souleymane Doucoure, le lundi 24 mai 2021, quelques heures après la formation du gouvernement Ouane 2.
Le gouvernement de transition mis en place en octobre 2020, suite à la démission du président Ibrahim Boubacar Keita ( IBK) en août de la même année vient de connaître un nouveau soubresaut.
Ce lundi 24 mai 2021, peu après la diffusion d’un décret portant nomination des membres d’un nouveau gouvernement ( 25 membres) cosigné par le président de la transition Bah N’Daw et son premier ministre, Moctar Ouane, ces derniers ont été interpellés selon plusieurs sources concordantes par des éléments de la garde nationale et conduits au camp militaire de Kati, là où le putsch qui a renversé IBK a pris pied.
Selon une source diplomatique française, leur l’arrestation serait liée à un mouvement d’humeur conduit par l’ex chef de la junte, Assimi Goita.
« Il y a une division au niveau de l’ancienne junte. Ajouté au retrait des ministres Sadio Camara ( défense) et Modibo Koné ( sécurité) même si les militaires conservent toujours les quatre portefeuilles , a certainement mis le feu au poudre » poursuit notre interlocuteur depuis Paris.
Notons que les quatre postes revendiqués par le conseil national de transition ( CNT), présidé par Assimi Goita et dissout le 18 janvier 2020 étaient occupés par le colonel Sadio Camara (défense), le colonel Modibo Koné ( sécurité et protection civile), le lieutenant-colonel Abdoulaye Maiga (administration du territoire et décentralisation) et le colonel Major Ismaël Wague ( réconciliation nationale).
Le remplacement de Modibo Koné et Sadio Camara respectivement par le général de division Mamadou Lamine Ballo et le général de brigade Souleymane Doucoure n’a pas été du goût des hommes encore sous le contrôle de Goita.
Rappelons que la transition avait promis rendre le tablier sous 18 mois.
Alors que les prochaines élections présidentielles au Mali sont fixées au 27 février 2022, cette tentative de déstabilisation du régime de transition pourrait compromettre l’avenir d’un pays en proie aux coups d’état répétés et aux menaces djihadistes.
La formation de ce deuxième gouvernement sous la transition fait suite à la démission le 14 mai dernier du premier ministre, Moctar Ouane, qui immédiatement avait été reconduit.
Philippe Kouhon