2020 par-ci, 2020 par-là. Le débat sur la succession d’Alassane Ouattara fait rage en ce moment au niveau de la classe politique ivoirienne. Qu’en pense des citoyens ivoiriens ? Afrikipresse leur donne la parole et lance le débat.
Kouassi Django (étudiant) : « Que le président lui-même ne s’en mêle pas »
« Je crois qu’il faut qu’on laisse le président dérouler son programme. Cependant, je ne trouve pas malsain que les politiciens en parlent. Sauf que je souhaite que cela n’empiète pas sur le programme du président. Je souhaite que le président lui-même ne s’en mêle pas et qu’il continue de travailler pour que la jeunesse puisse avoir du boulot ».
Gnakpa Désiré (laveur de voiture) : « On veut manger aussi »
« On n’est pas encore arrivé en 2020. Ce pas la peine de parler de 2020. Nous, on cherche du travail, on n’en gagne pas. On souffre. Que les politiciens pensent à ça au lieu de déplacer le débat. Il y en a parmi eux qui occupent plusieurs postes alors que les jeunes n’ont rien. Vieux-père (appellation pour désigner le journaliste ; ndlr), nous on veut manger aussi. C’est parce qu’ils sont rassasiés qu’ils font toujours les débats ».
Dadié Jean Christian (diplômé au chômage) : « les hommes politiques devraient faire, c’est de chercher à savoir comment les Ivoiriens vivent »
« Moi, je suis un jeune Ivoirien. J’étais à l’extérieur, en Inde précisément. Ce qui me préoccupe, c’est l’environnement économique. Sincèrement les politiciens ivoiriens me déçoivent. Ce que les hommes politiques devraient faire, c’est de chercher à savoir comment les Ivoiriens vivent. Voyez-vous, j’étais en Inde, j’avais un travail. J’arrive dans mon propre pays, je n’ai pas de boulot. L’étranger m’a donné l’opportunité de travailler pendant 5 ans. Ce que je ne trouve pas ici. Qu’en 2020, on ait au pouvoir Pierre ou Paul, le plus important reste, de quoi et comment vivent les Ivoiriens. C’est cela la question centrale».
Ismael Guindo Charles (communicateur): « 2020, c’est maintenant ».
« C’est tout à fait normal de parler de 2020 maintenant. C’est une année où il y aura plusieurs évènements (émergence et élection). Il est donc important de commencer à préparer l’esprit des Ivoiriens. Ce sont les politiciens, dans leurs calculs, qui nous font croire que c’est encore loin. Sinon 2020, c’est maintenant».
Faustina Sackey (commerçante): « ça fait peur »
« Nous avons trop de problèmes actuellement là. Quand on parle de 2020 maintenant là, ça fait peur. On peut parler de la francophonie par exemple ».
Marie Laure Krevi (commerçante): « c’est maintenant qu’il faut faire des propositions »
« Oui, je dirais même très opportun car tout se prépare maintenant pour un lendemain meilleur. C’est maintenant qu’il faut faire des propositions et des suggestions pour pouvoir atteindre nos objectifs en 2020. Il ne faut pas prendre les gens par surprise ».
Cherubin Yepri (artiste-chanteur): « 2020, année de tous les changements »
« Je crois que oui, c’est quand même crucial de savoir qui nous choisirons pour diriger notre pays. Surtout que 2020 s’annonce comme l’année de tous les défis, une année de changement. Les dirigeants actuels gagneront à communiquer sur 2020 pour ne pas faire de mauvaise surprise au ivoirien».
Djrobo Djoman Bernard (élève ): « cela s’impose à nous »
« Vu tout ce que les ivoiriens ont traversé, il est vraiment nécessaire que les gens commencent à se préparer par rapport à 2020. On nous a parlé d’émergence en 2020. Donc on ne peut pas ne pas parler maintenant de 2020. Cela s’impose à nous».
Propos récueillis par Chris Monsékéla