Douleur tristesse et désolation. Tel est le cliché affiché jeudi 8 décembre 2016 au quartier Plateau , à Affery au domicile familial des Atesy, du nom du grand père maternel de Marie-Louise Asseu , née Cho Françoise Kouassi.
Située à près de 160 kilomètres à l’est d’Abidjan , la cité a été secouée par l’annonce la veille mercredi 7 décembre 2016 , de la disparition , à 50 ans , de celle qui est considérée là bas , aussi bien que par de nombreux ivoiriens ou habitants du pays , comme une véritable icône.
Au point que depuis l’annonce de son décès , Marie-Louise Asseu fait l’objet de plusieurs témoignages qui traduisent la douleur causée par la séparation. Parmi ces témoignages figure , celui de la première dame de Côte d’Ivoire, qui sur sa page Facebook a dit sa tristesse. Mais cette douleur est encore plus fortement ressentie dans la ville natale de la défunte où Afrikipresse s’est rendu.
Dès notre arrivée à Affery après un trajet de 2 heures et 30 minutes sur une route praticable , Kouassi Olivier , un chauffeur de taxi pris en course affiche les couleurs : « Je sais que vous n’êtes pas d’ici. Vous êtes surement arrivé pour Marie-Louise Asseu. Nous avons tous été pris de cours lorsque hier nuit, nous avons appris la nouvelle. C’est très difficile pour nous tous parce qu’elle était une fierté pour les populations d’Affery ». Au moment de nous déposer à destination , au quartier Plateau , à quelques encablures de la marie locale , le conducteur qui semblait pourtant avoir beaucoup à dire sur le sujet, stoppe brusquement son engin , interrompt son témoignage et lance : « C’est ici , nous sommes arrivés au Bois Blanc ».
Le ‘’Bois Blanc’’, est le nom attribué à la résidence familiale des parents maternels de Marie Louise Asseu . La cour familiale est connue de tous dans la ville , elle a vu grandir la comédienne.
Lorsque nous franchissons le seuil du bâtiment inachevé , la consternation est grande à l’intérieur. Des femmes assises pour la plupart à même le sol sont en pleurs. La nouvelle a fait l’effet d’une bombe. Toutes pleurent à chaudes larmes , se lamentent et interpellent : ‘’ pourquoi “Marylou’’ a pu nous faire ça , à nous sa famille’’.
Parmi ces femmes inconsolables sa mère Yapo Chia Jeanne , petite sœur de la mère biologique de Marie-Louise, arrachée très tôt, à l’affection des siens.
Depuis , elle n’a cessé de prendre sa nièce sous son couvert la couvrant de l’amour maternel dont elle est fut vite sevrée.
Après des échanges de civilités et présentation de l’objet de notre présence – la parole ne pouvant être donnée aux femmes en de telles circonstances – Séka Paulin Rufin , un des jeunes cousins de la disparue donne les nouvelles : ” Les responsables de familles, ceux qui peuvent vous parler sont allés ce matin à Abidjan”.
Aussitôt Yapo Atsey Paul , l’oncle maternel de Marie-Louise Asseu , un des porte-voix de la famille est appelé au téléphone.
” Nous avons appris la nouvelle hier au tour de 21 heures. Actuellement , nous sommes sous le choc. Nous nous attendions à tout , sauf à cela. Certes , elle était malade et internée à la policlinique de l’Indénié au Plateau. Mais on avait espoir. On disait que ça allait aller. Et c’est comme cela , contre toute attente , que hier on nous a appelé autour de 21 heures pour nous annoncer la triste nouvelle. Nous sommes actuellement sous le choc ” , dit-il , avec une voix trahie par la forte douleur.
Selon le directeur de l’École primaire publique de ‘’petit lycée 2’’ d’Adzopé , il est encore très tôt pour fixer les dates des obsèques , mais les uns et les autres seront fixés dans les jours qui viennent sur le programme des funérailles : ” La famille ne s’est pas encore formellement réunie mais il y’a tout de même quelques pistes dans la préparation de ses obsèques. Il y a quand même quelques décisions. Bientôt les fêtes ! Faut-il organiser les funérailles avant ou après ? C’est un peu compliqué. Il faut dire que Marie-Louise Asseu n’est pas seulement pour la famille. Elle est nationale et même internationale grâce à ses œuvres cinématographiques. C’est donc une affaire d’État. Ce matin ( jeudi 8 décembre 2016 : Ndlr) même, mon grand frère Alepo Abbé Pierre a été reçu par le ministre ( Maurice Kouakou Bandaman, chargé de la Culture et de la francophonie : Ndlr). Ils ont tous deux fait une déclaration devant les caméras de la Rti (Radiodiffusion télévision ivoirienne , NDLR ). Nous avons tout de même quelques idées , sur la façon dont vont se dérouler les obsèques comme je vous le disais. Je pense qu’on va entériner tout cela dès dimanche à Affery et nous vous y convions , si vous le voulez. La famille paternelle de Marie-Louise Asseu sera également là. Son papa est d’Affery , sa maman, qui est ma grande sœur, aussi. Les deux familles vont se réunir et nous allons prendre de grandes décisions. La date de l’inhumation et celles des différentes veillées funèbres qui se tiendront à Abidjan seront arrêtées à l’issue de cette rencontre du dimanche ” .
Marie-Louise Asseu laisse derrière elle Hermann , son fils unique d’un peu plus d’une trentaine d’année qui vit en Europe , précisément en Ukraine.
Selon les informations reçues , alors qu’au moment même où le décès était constaté , la nouvelle était propagée sur les réseaux sociaux , sur des sites ; publiée dans des journaux ivoiriens du lendemain , le fils n’avait pas encore été informé de la triste nouvelle par la famille lors de notre passage à Affery , un peu moins de 24 heures après le décès. Il est à présent attendu aux obsèques de sa mère , pour l’accompagner à sa dernière demeure.
Claude Dassé