L’Organisation des Nations Unies estime que le travail forcé est le lot de plus de 18 millions d’êtres humains. Chaque jour, des femmes sont victimes de la traite, vendues, enfermées dans des maisons de tolérance.
Chaque jour, des filles très jeunes sont mariées de force. Certaines sont victimes de violences sexuelles, d’autres sont exploitées en tant qu’employées de maison. Vingt-cinq ans après l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant, des garçons et des filles travaillent encore dans des conditions effroyables. Des hommes séparés de leur famille sont captifs, forcés de travailler dans des usines clandestines pour des salaires dérisoires qui ne leur permettront probablement jamais de rembourser leurs dettes.
Au XIXe siècle, la communauté internationale s’est mobilisée pour dénoncer l’outrage à notre humanité commune qu’est l’esclavage. Aujourd’hui, les États, la société civile et le secteur privé doivent s’unir pour en éliminer tous les avatars, y compris le travail forcé.
Il y a des raisons d’être optimiste. Kailashi Satyarth, qui lutte depuis des années contre la servitude des enfants, a reçu cette année le prix Nobel de la paix, qui a donné un coup de projecteur sur son combat. La semaine pour l’élimination de l’esclavage des enfants, qui vient de s’achever, a attiré l’attention sur cette atteinte persistante aux droits de l’homme. Beaucoup ont été confortés dans leur détermination à abolir ces pratiques barbares cette année grâce à la première célébration de la Journée mondiale de la lutte contre la traite des êtres humains (le 30 juillet) et au renforcement des dispositions du droit international relatives au travail forcé.
Il faut néanmoins aller beaucoup plus loin.
Je demande instamment aux États Membres, aux entreprises, aux fondations et aux autres donateurs de soutenir le Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour la lutte contre les formes contemporaines d’esclavage afin que la société civile puisse mener à bien des projets essentiels de réinsertion des victimes et de réparation. Nous avons également besoin de stratégies intelligentes, de législations nationales efficaces et d’une volonté affirmée de coordonner la lutte contre ce crime. J’exhorte tous les États à ratifier et à appliquer les instruments du droit international – en particulier le nouveau protocole de l’Organisation internationale du Travail, qui vise à renforcer les mesures prises au niveau mondial pour éliminer le travail forcé.
Ensemble, faisons tout notre possible pour les millions de personnes qui, dans le monde entier, vivent en esclavage et sont privées de leurs droits fondamentaux et de leur dignité.