Dans l’interview parue dans Paris Match jeudi 24 septembre 2020, le président de la République de Côte d’Ivoire , Alassane Ouattara ne s’est pas montré défavorable au retour en Côte d’Ivoire de « son frère » Laurent Gbagbo, détenu à la cour pénale internationale (CPI) depuis décembre 2011 pour crime contre l’humanité, suite aux évènements de la crise postélectorale de 2010-2011 en Côte d’Ivoire.
« Il a commis des erreurs mais c’est un frère, et un ancien président. La Côte d’Ivoire reste son pays. Il faut attendre le verdict en appel devant la CPI, car pour l’instant il est en liberté sous condition. Ensuite, des dispositions seront prises quant à son retour, sachant qu’il est condamné à vingt ans de réclusion pour crimes économiques.
En 2011, pour contourner l’embargo qui visait à lui faire lâcher le pouvoir, il a signé des ordonnances qui ont permis aux forces de l’ordre de dévaliser la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Un demi-milliard d’euros ont été volés. La justice ivoirienne a rendu son verdict », a dit le président Ouattara à la question du retour en Côte d’Ivoire de l’ancien président, Laurent Gbagbo.
«(…) Vous plaidez pour la réconciliation… C’est vrai, j’ai levé toutes les poursuites contre 800 personnes qui étaient mêlées à la crise post-électorale, dont Simone Gbagbo. Je n’ai pas voulu être le chef d’Etat qui enverrait une femme devant la CPI. Elle a sans doute été une mauvaise conseillère de son mari, mais c’est lui qui était responsable » a-t-il ajouté sur la question d’une éventuelle amnistie en faveur de Gbagbo.
« Le Président Ouattara n’est pas un homme revanchard. Pour lui c’est d’abord l’intérêt du peuple ivoirien sans distinction d’ethnie, ni d’obédience politique ou encore de religion. Sa priorité c’est comment donner de l’espoir à ces millions de personnes à travers des grands projets de développement. Il sait aussi que la réconciliation et les crises socio-politiques font partie de la vie de la nation. Cela a besoin du temps pour être pansé. C’est pourquoi, il laisse des portes ouvertes à la paix » a expliqué une source proche du RHDP, parti au pouvoir, au sujet des propos concernant l’ex Président ivoirien, Laurent Gbagbo dont le porte-parole a démenti tout contact direct ou indirect avec Alassane Ouattara, suite à des informations contraires dans un média.
Philippe Kouhon