Le président de la CEI, Kuibiert Coulibaly a indiqué, dimanche 3 septembre 2023 , lors d’un entretien à NCI que le scrutin a été entaché d’irrégularités au Plateau. C’est aussi ce qu’observe le candidat du PPA-CI qui s’est demandé, lors d’une conférence de presse sur sa plateforme, si la CEI avait vraiment envie d’organiser des élections propres au Plateau ce 2 septembre 2023.
Ce n’est plus seulement dans le camp des adversaires du maire sortant que l’on constate des irrégularités qui ont émaillé les élections municipales du 2 septembre 2023 au Plateau. Dimanche, sur le plateau de NCI, le président de la commission électorale indépendante, Kuibiert-Coulibaly a déclaré que les agents de la CEI ont refusé d’acheminer le matériel électoral au Plateau et ont été corrompus.
« Il s’est trouvé que certains de nos agents au niveau du Plateau, nos commissaires ont pris par devers eux l’initiative, bien qu’ayant reçu le matériel, de ne pas venir. Ils n’ont pas ouvert les bureaux à l’heure et, pis, ils arguent de ce qu’ils n’ont pas reçu le matériel alors que nous avons les bordereaux de livraison attestant qu’ils ont reçu le matériel », a déploré le président de la CEI en faisant le point sur la tenue des élections municipales au Plateau.
Selon lui, il a été « constaté que certains d’entre eux avaient été soudoyés. Et ce faisant, ayant considéré que le Plateau a deux grandes zones, chacune réservée à un candidat, l’un des candidats a eu envie de soudoyer les commissaires de l’autre zone pour ne pas qu’il y ait élection. Ainsi donc cela a affecté l’élection de l’un des candidats. »
Ces retards à l’allumage lors de l’opération de vote ont également été au centre de la conférence de presse de Guy Monnet, le candidat du PPA-CI qui a dénoncé, dimanche, des retards exceptionnellement longs alors que le début du scrutin était fixé à 8 heures. « Dans certains bureaux, le vote a commencé à 11 heures, dans d’autres à midi ou à 14 heures », a-t-il dénoncé.
Ces retards ont bien évidemment créé des attroupements devant les bureaux de vote. La police a alors usé de grenades lacrymogènes à l’ex-groupe Esam et à l’EPP RAN notamment pour repousser des électeurs qui voulaient accomplir leur devoir civique et rentrer chez eux. Tout cela a « créé le trouble et des inquiétudes parmi les électeurs qui sont repartis, pour certains, sans avoir voté », a critiqué le candidat du PPA-CI qui se demande, face au chaos, si la CEI voulait vraiment organiser des élections au Plateau ce 2 septembre 2023.
« Il y a eu une déplanification des listings », a commenté, de son côté, un responsable de la CEI Plateau sous anonymat. Selon lui, la fraude a consisté, entre autres, en la délocalisation de nombreux bureaux de vote et en l’installation d’agents illégaux de la CEI non officiels et non reconnus par l’institution comme le démontre la fiche officielle des agents CEI diffusée.
Ainsi, dans les bureaux de vote, le matériel était soit inexistant ou inopérant tandis que le déficit d’agents CEI a entraîné le recrutement massif sur place de votants intégrés directement dans les bureaux de vote sans formation. Quant au début de l’opération de vote, il est désormais admis par tous, y compris le président de la CEI lui-même, qu’aucun bureau de vote n’a ouvert à l’heure de démarrage prévue.
L’autre face de la fraude a été la manipulation volontaire et la désorganisation des listings, le changement des bureaux de vote, le déplacement des électeurs dans les bureaux de vote vers d’autres centres sans information préalable, l’insécurité organisée autour et dans les centres de vote, l’intimidation des électeurs à travers le gazage des lieux de vote, les menaces et la désorientation des électeurs. Même le candidat du RHDP parti voter dans son centre a été pris à partie par une foulée manipulée par ses adversaires.
Résultat des courses : des résultats incohérents. A titre d’exemple, plus de 70 personnes ont voté au Collège moderne sans avoir émargé et des cas d’électeurs décédés ayant voté.
Bref, ce fut un simulacre d’élection au Plateau. La CEI, plutôt que de se cacher derrière des mesures de correction qui auraient permis de rattraper les choses à temps, doit prendre ses responsabilités. C’est l’avis du candidat du PPA-CI, Guy Monnet qui s’est néanmoins réjoui d’une campagne civilisée et sans animosité au Plateau.
Jacques Olilo