Des journalistes et des délégations du continent n’apprécient pas le traitement réservé aux dirigeants africains au cours des débats généraux à l’Assemblée générale de l’ONU.
Interrogé sur les leçons à tirer de cette 73e Assemblée générale , Jean Paul Ganogo, journaliste à la télévision nationale congolaise, a dit : « Il n’y a rien à retenir, sauf que chaque année les États du monde viennent ici pour déposer tout ce qu’ils ont comme argent contre des déclarations sans effet. Et maintenant que le plus gros contributeur (Les États–Unis, NDLR ) menace de ne plus rien faire, l’ONU est devenue cet espace où les grands de ce monde viennent juste bomber leurs muscles. (…) En terme de retombée pour les pays africains, nous sommes perdants. Nous sommes ici à New York où tout est cher. On vide nos caisses d’État , on arrive ici avec des délégations pléthoriques. Alors que dans le contexte de la bilatérale, c’est celui qui reçoit qui vous prend en charge, ici c’est vous-mêmes qui vous prenez en charge. Ce qui est encore frustrant, c’est l’ordre des passages de nos chefs d’État . Certains parlent dans une salle quasiment vide au moment où les présidents des grandes puissances sont déjà rentrés chez eux.
Enfin, l’AG annuelle de l’ONU est devenue un lieu de règlement de comptes là où nos populations attendent plus d’elle. Pour tout vous dire, on peut bien se passer de New York et le ciel ne nous tombera pas dessus».
Philippe Kouhon, envoyé spécial à New York