Le Premier ivoirien Achi Patrick est cité dans le dossier Pandora Papers, réalisé par un consortium de médias sur l’usage des paradis fiscaux par des personnalités politiques et étatiques. « Côte d’Ivoire. Le premier ministre Patrick Achi contrôlait une société aux Bahamas jusqu’à au moins 2006« , lit on en effet dans une des versions de l’enquête dans le Journal le Monde, au grand plaisir de Chris Yapi.
Une société créée par Patrick Achi alors qu’il était dans le privé
La réalité est que la société liée à Patrick Achi a été créée il y’a plus de 20 ans. Elle a été lancée alors que Monsieur Achi Patrick était dans le privé, et qu’il agissait comme consultant. La société n’a pas servi à réaliser des affaires en illicites et délictueuses en Afrique.
L’enquête ne démontre pas qu’il s’agit d’une entreprise cachée et secrète ayant pu faire des affaires pour dissimuler une fortune , ou pour échapper au fisc local ivoirien ni ailleurs relativement à l’esprit de l’enquête dite Pandora Papers.
Cette entreprise, n’en déplaise à Chris Yapi, n’a pas été utilisée en Afrique où Achi Patrick avait son cabinet Stratégie et management consultant. Les informations fournies par les 600 journalistes, alors que tel était l’objet de leur enquête, ne permettent pas de mettre en cause le chef du gouvernement ivoirien relativement à la question de l’évasion fiscale, ou de détournement des ressources étatiques.
[ Un dossier qui rappelle d’autres , et rappelle que Achi Patrick est était déjà dans des collimateurs ]
Depuis des années des acteurs politiques en Côte d’Ivoire prêtent des milliards à Achi Patrick. Ils cherchent même à savoir où il a planqué la colossale fortune qui lui est attribuée par eux. L’occasion est-elle désormais toute trouvée pour Chris Yapi et pour les autres , avec cette Pandora Papers, qui n’est pas sans rappeler d’autres dossiers, mais qui se garde de citer les noms des autres ivoiriens qui seraient concernés ?
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[ Les enquêteurs n’ont pas résisté à la tentation de l’amalgame ]
Dans le cadre des investigations des journalistes, le premier ministre Patrick Achi avait été contacté. Selon nos informations, il avait fait savoir qu’il ne se reprochait rien en matière d’évasion fiscale ou de pillage des ressources étatiques dans son pays. Cette version des faits n’a pas été prise en compte par les responsables de l’enquête et des journalistes parmi lesquels se trouvait un enquêteur du journal l’Elephant déchaîné. À ce titre, le journal ivoirien d’investigation n’a pas encore publié l’enquête, à laquelle il a collaboré et participé, dans sa version ivoirienne. Il s’agit de faire vérifier la conformité des faits avec la loi et les règles de déontologie, avant publication.
[ Que reproche t-on à Patrick Achi ? ]
Malgré les réserves émises par des parties de l’enquête , et alors même qu’aucune transaction illicite ni irrégulière n’a été observée, ni révélée par l’enquête, des responsables de l’investigation ont fait le choix de citer le nom du Premier ministre ivoirien, Patrick Achi parmi d’autres dirigeants politiques abonnés à des dossiers d’évasion fiscale. Mais que reproche-t-on à Achi Patrick ? D’avoir créé une société off shore en 1998, alors qu’il n’avait aucune fonction étatique ni gouvernementale ? Tel doit être le seul délit, puisque la société en question n’a pas réalisé d’affaires illicites et n’a pas fait d’opérations délictueuses. Il n’y a pas de milliards planqués quelques part dans un paradis fiscal, si l’on s’en tient à l’enquête.
Charles Kouassi