Érigé en département en avril 2013 sous le régime du président Alassane Ouattara, Tai est reconnaissant à son bienfaiteur même si les défis à relever restent énormes.
À Tai, ville frontalière avec le Libéria pour nous rendre compte des raisons du bon déroulement du scrutin présidentiel du 31 octobre dernier dans cette partie de la Côte d’ivoire, réputée pour être des zones de tensions, nous avons échangé avec des responsables de la mairie, le secrétaire général de préfecture , les présidents de jeunesses et les chefs traditionnels.
Comme à Toulepleu et Blolequin que nous avons visités, un accent particulier a été mis sur la sensibilisation des populations surtout de la jeunesse avant, pendant et après l’élection du 31 octobre dernier à la culture de la paix.
« Ici les élections se sont bien passées en dehors de l’éphémère incident du jour des votes qui a vu la sous-préfecture incendiée par des individus bien identifiés. Un résultat obtenu grâce aux campagnes de sensibilisation et surtout à l’atelier que nous avons organisé à Zagne et Tai, les 19 et 21 octobre 2020, dix jours avant l’élection sur la gestion des rumeurs, avec l’appui du comité Civilo-Militaire mis en place grâce au soutien du programme des nations unies pour le développement (PNUD) de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et du Conseil régional, mais aussi les ong militant en faveur du développement rural et luttant contre la faim dans le grand Ouest ( Drao-Lcf) » a relevé le secrétaire général de préfecture, Moussa Dao.
Diro Bertin (adjoint au Maire) : « Ouattara nous a honorés en érigeant Tai en département »
« Sous Gbagbo, les cadres de Tai se sont rendus au Palais présidentiel voir Gbagbo pour lui demander d’ériger notre localité en département. A peine s’il a eu une oreille pour nous. C’est humiliés et frustrés que ces cadres sont retournés chez eux. Dès l’arrivée du président Ouattara, la même préoccupation a été soumise. Sous l’impulsion de notre sœur Anne Ouloto, la question a été débattue exceptionnellement à un conseil des ministres et dès avril 2013, Tai est devenu département. Voilà en partie pourquoi nous avons voté massivement pour le candidat Ouattara » a ajouté Diro Bertin, 2ème adjoint au Maire Bayala Hypolite.
Mais passée l’élection présidentielle, les défis à relever à Tai restent nombreux. Notamment l’état des routes, avec une promesse de 6km de bitume dans la ville, la construction du pont Nze, le raccordement au réseau national électrique, la construction de la sous-préfecture après l’incendie qui a détruit la première, et enfin le défi sécuritaire pour démanteler le réseau d’orpailleurs sur les rives du fleuve Cavally et prévenir le risque de tensions dans les forêts classées du Cavally et Goin Debe occupées illégalement par des allogènes venus de la sous région.
Qu’on soit à Tai ville, à Daobly, à Keibly ou à Zagne, les localités visées, tous ont cette anecdote en bouche : « Ouattara nous a donnés ce que Gbagbo nous a refusés, notre département. Les infrastructures de développement qui arrivent sous l’impulsion de la présidente du conseil régional, Anne Ouloto, ont fini par nous convaincre que notre Dieu, c’est le président Ouattara. Voilà pourquoi nous l’avons voté dans le calme »
Philippe Kouhon, envoyé spécial dans le Cavally
