Deux jours après la célébration de la Journée Mondiale de la Liberté de Presse, Jean de Dieu NDOUTOUM-EYI, directeur de publication d’un hebdomadaire gabonais « Ezombolo » a été arrêté le 05 mai 2015.
Reporters Sans Frontières (RSF) et l’Union de la Presse Francophone (UPF) s’indignent et exigent sa libération.
Le 3 mai dernier à Libreville, la ministre de la Communication Denise MEKAM’NE avait pourtant réaffirmé le souhait des autorités « d’arrimer les médias gabonais aux standards internationaux pour faire du Gabon une référence régionale en matière de communication ».
Ce qui est contraire aux actes perpétrés envers Jean de Dieu NDOUTOUM-EYI, « arrêté et placé en détention à la direction générale de la contre-ingérence et de la sécurité militaire appelée B2, sans mandat » selon RSF.
La presse locale n’a pas été au courant, ni d’une plainte contre le journaliste, ni contre le journal ; mais elle a signalé des rumeurs émanant du ministère de la Défense, voulant connaître des sources d’information du journal hebdomadaire « Ezombolo » connu pour son ton critique envers le régime.
Enseignant au département des sciences de l’information et de la communication (DSIC) à l’Université Omar Bongo, ce directeur de journal est également écrivain. Son ouvrage «Dynastie démocratique au Gabon. Anthologie d’une préservation à tout prix du pouvoir par le clan» paru en 2013 est considéré comme dangereux pour les tenants du régime.
Devant l’absence d’une interpellation officielle envers Jean de Dieu NDOUTOUM-EYI, la section gabonaise de UPF a manifesté son mécontentement.
Dans un communiqué rapporté par son vice président, Jean Pascal Ndong OBIANG cette organisation « condamne avec la plus grande fermeté ces pratiques dignes d’une époque, qui n’honorent pas le Gabon sur le plan international». Elle «exige la relaxe immédiate de notre confrère Jean de Dieu Ndoutoum-Eyi au nom de la liberté de la presse, consacrée par la loi fondamentale gabonaise».
Avisée de ce cas, Cléa Kahn-Sriber, responsable Afrique au sein de RSF a dénoncé, dans la soirée du jeudi 07 mai, cette détention illégale.
Elle s’est indignée : « Si le gouvernement gabonais a quelque chose à reprocher à ce journaliste, il doit le faire en respectant les lois du pays et non en l’enlevant, sans mandat, et en le détenant au secret. Nous demandons que le journaliste soit immédiatement remis en liberté »
Des journalistes connaissant certaines manières appliquées au B2, lieu de détention de Jean de Dieu NDOUTOUM-EYI sensibilisent les gens de la profession à être de plus en plus solidaires. Surtout qu’ils viennent de suivre un séminaire organisé par l’Unesco sur le thème « Sécurité du journaliste et protection des sources » la semaine passée.
James RAMAROSAONA