21 jeunes réfugiés sont en France pour étudier en master grâce au projet univ’R.
21 étudiants réfugiés dans 8 pays de premier asile et originaires de 7 pays d’Afrique subsaharienne ont fait leur rentrée universitaire en France. Ils ont été accueillis dans 12 établissements d’enseignement supérieur dans le cadre du projet UNIV’R, porté par le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, et l’Agence Universitaire de la Francophonie, avec le soutien du réseau Migrants dans l’Enseignement Supérieur (MEnS).
Ce projet vise à développer un couloir universitaire harmonisé et durable afin d’accueillir au niveau Master des personnes réfugiées résidant dans un premier pays d’asile selon un communiqué de l’agence universitaire de la francophonie transmis à Afrikipresse.
Un accès personnalisé au système universitaire, un accompagnement administratif, légal et psychosocial et un soutien financier (bourses d’étude et de vie) sont fournis aux étudiants sélectionnés, originaires de République centrafricaine, du Rwanda, du Burundi, du Tchad, de la République démocratique du Congo, de Guinée et de Mauritanie, et réfugiés au Cameroun, au Tchad, au Togo, au Niger, au Sénégal, au Maroc, en Tanzanie et en Ouganda.
Ils poursuivent leurs études dans 12 établissements d’enseignement supérieur : les universités de Bordeaux, Bordeaux Montaigne, Clermont Auvergne, Jean Monnet Saint-Etienne, Littoral Côte d’Opale, Nanterre, Paris 1 Panthéon Sorbonne, Paris 8 Vincennes-St Denis, Paris 13 Sorbonne Paris Nord, Picardie Jules Verne, Rennes 1 et l’ENIB de Brest. Au total, plus de 30 établissements ont déjà manifesté leur intérêt pour le projet UNIV’R, qui pourra progressivement bénéficier à 50 réfugiés répartis sur deux ans.
Seuls 6% des réfugiés ont accès aux études supérieures
À l’heure actuelle, seuls 6% des réfugiés dans le monde ont accès à l’enseignement supérieur. Le HCR a fixé comme objectif d’atteindre les 15% d’inscrits à l’horizon 2030 (rapport Éducation des réfugiés 2030 : une stratégie pour l’inclusion des réfugiés, 2019).
Les voies complémentaires d’admission comme les couloirs universitaires constituent des voies d’accès sûres et réglementées pour les réfugiés, en plus de la réinstallation. Elles permettent à des personnes réfugiées déjà installées dans un premier pays d’accueil de séjourner légalement dans un pays tiers. Alors que 85% des personnes réfugiées dans le monde vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, ces solutions durables facilitent l’accès à la protection et constituent une manifestation de solidarité avec les pays de premier accueil.
Un projet multi-acteurs
De nombreux acteurs ont collaboré afin de permettre au projet UNIV’R de voir le jour, dont les réfugiés eux-mêmes. Les établissements d’enseignement supérieur, en charge de sélectionner et d’accueillir les lauréats, ont également mobilisé des fonds, sur leur budget ou grâce au soutien du secteur privé et des fondations, pour fournir une bourse d’étude et de vie aux étudiants.
Le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères – et son opérateur Campus France -, le Ministère de l’Intérieur, le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et le Secrétariat général des affaires européennes ont activement participé au développement du projet.
Des associations comme Forum réfugiés ou la Fédération de l’Entraide Protestante (FEP), ainsi que la société civile, viennent en soutien aux établissements pour l’accompagnement administratif et social des étudiants.
La coordination du projet
Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés
Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, est une organisation internationale qui a pour mission de protéger les personnes déplacées de force. Depuis plus de 70 ans, le HCR porte assistance aux personnes déracinées tout au long de leur parcours d’exil : il est présent dans 130 pays pour répondre aux besoins vitaux en fournissant des abris, de l’eau, des soins médicaux etc.
L’AUF, l’Agence Universitaire de la Francophonie
L’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), créée il y a 60 ans, est aujourd’hui le premier réseau universitaire au monde avec plus de 1000 membres : universités, grandes écoles, et centres de recherche dans près de 120 pays.
Le Réseau MEnS est constitué de plus de 50 établissements de l’ESR français, de partenaires de la société civile et institutions publiques. Tous œuvrent pour un meilleur accueil et un accompagnement des étudiants et des chercheurs en exil. Il s’appuie notamment sur des formations passerelles permettant une reprise d’étude et une insertion dans la société.