Les aviculteurs des villages de Mondoukou, Moamé et autres Modeste, dans la commune de Grand-Bassam, continuent de se tourner les pouces, dans l’attente de l’indemnité à eux promise par le gouvernement ivoirien, après l’abattage de leurs poulets en août 2021, suite la survenue de l’épidémie de grippe aviaire. Ils se sont confiés à nous le vendredi 10 décembre 2021, à l’occasion d’une visite de presse effectuée dans les fermes avicoles de la commune.
« 979,4 millions de FCFA, c’est le montant que l’État nous a promis en guise de dédommagement par rapport à la perte de nos volailles. Cela fait maintenant trois mois que la promesse a été faite, et jusque-là, rien n’a été fait. Pourtant, nous avons tous vu au journal télévisé où il a été au conseil des ministres que tout est bouclé. Mais jusqu’à présent, nous sommes sans nouvelles. Un de nos collègues qui s’est rendu au Ministère de la production animale et des ressources halieutiques, notre ministère de tutelle, s’est fait dire que le trésor public a des priorités plus urgentes que notre situation. Pourtant, nous avons besoin de notre argent pour travailler », a appelé Ogoumon Loba Marie-Noelle, avicultrice disposant de fermes produisant en 30 et 60 mille têtes de poulets par mois. Elle s’exprimait au nom d’un groupe de fermiers impactés, en passe de créer une coalition pour défendre leurs intérêts.
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Selon elle, 350 mille volailles ont été abattues pendant l’opération qui a ainsi impacté plus de 100 fermes. Les aviculteurs craignent un chômage de masse de la centaine de jeunes qui travaillent dans les fermes avicoles. « Nos familles vivent de ça. Tous ces jeunes que nous employons, vivent aussi de ça. C’est vraiment difficile », a-t-elle fait savoir.
Crainte d’une pénurie des volailles et une flambée des prix.
Après l’abattage, le gouvernement avait progressivement ordonné la reprise des activités, en adoptant ce plan de lutte contre la grippe aviaire dont le coût global avait été fixé à 979,4 millions FCFA. Selon ces fermiers, depuis l’annonce de l’ordonnance du gouvernement portant indemnisation, aucun agent du ministère des ressources animales et halieutiques n’a pris attache avec eux.
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Pour le ravitaillement du marché de la commune et au-delà, pour les fêtes de fin d’année, ils craignent une pénurie des volailles et une flambée des prix. D’autant plus que faute de moyens financiers, ils n’ont pas encore repris leurs activités. « Aujourd’hui, il n’y a plus de poulets dans la ville de Grand-Bassam pour alimenter les ménages, en cette période de fêtes de fin d’années. La population compte sur nous. Déjà, sur les marchés, on sent l’effet de la pénurie qui s’annonce, puisque les poulets de moins d’un kg, coûtent 3000 FCFA. Ce qui n’est pas normal », a-t-elle déploré.
J-H Koffo