Invitée à se prononcer sur le référendum à venir en Côte d’Ivoire, mardi 25 Octobre à la Tribune de l’Agence Ivoirienne de presse (AIP), Maître Françoise KHAUDJHIS-Offomou, Avocate au Barreau d’Abidjan en a fait une large lecture autour du thème « Le référendum constitutionnel : quels enjeux ? ».
« Le référendum permet d’obtenir l’aval du peuple sur les grandes questions de société ou institutionnelles . C’est une procédure de vote permettant de consulter directement les électeurs sur une question ou un texte, qui ne sera adopté qu’en cas de réponse positive. En fonction de la lecture ou de la compréhension du texte, chacun peut voter oui ou non. C’est un risque pour les ivoiriens d’aller voter oui ou non. C’est une arme à double tranchant. Il est important de comprendre ce qui a été écrit avant d’aller voter. Il faut mesurer les conséquences sur nos vies. Il n’y a pas de fondement juridique qui emmène à un référendum. Cela peut se comprendre sur le plan politique », affirme-t-elle.
Poursuivant son exposé, elle a identifié les différentes formes de référendum et leurs contenus à savoir le référendum législatif, le référendum d’initiative populaire, le référendum décisionnel local et le référendum constituant.
Cette procédure de votation qui revêt de nombreux enjeux à la fois institutionnels, démocratiques et politique pourrait toutefois ne pas garantir une certaine stabilité à la Côte d’Ivoire selon l’Avocate : « Le référendum peut apporter la paix à la Côte d’Ivoire comme non. Ce qu’il faut privilégier, c’est la réconciliation. Il faut que ce vote soit honnête. Aucun texte ne prévoit un taux de participation pour que le référendum soit adopté. Si on vote à 51%, on dira que le texte est accepté. Mais si c’est en deçà, peut-être 15%, on court à la catastrophe ».
Selon elle le référendum national , tout en gardant son objet principal, peut aussi être détourné et servir à consacrer la légitimité du président de la république et de sa majorité.
Toujours selon elle, le référendum constituant, comme c’est le cas en Côte d’Ivoire, en général n’a qu’une apparence démocratique. Il se transforme très rapidement en plébiscite.
Maître Khaudjhis pour finir, a émis le vœu de voir cette importante étape que va franchir la Côte d’Ivoire le dimanche 30 Octobre prochain, se dérouler sans violence, dans un climat apaisé.
Korona Sékongo