L’agence de notation des performances économiques, Bloomfield investment a rendu publique cette semaine les notes de 2021 de la Côte d’ivoire. L’évaluation des cinq paramètres, à savoir : le climat des affaires, les performances macroéconomiques, la gestion des finances publiques, la solidité du système financier et le risque sociopolitique classe la Côte d’ivoire globalement stable.
Climat des affaires
L’environnement des affaires en Côte d’Ivoire s’est détérioré du fait de l’incertitude suscitée chez les investisseurs dans un contexte de
crises sanitaire, socio-politique et économique. Les effets positifs des progrès enregistrés au niveau des indices de bonne gouvernance et de corruption sont, toutefois, contrebalancés par la chute de 11 points de l’indicateur du climat des affaires ressorti à 93,2 ; en deçà de la moyenne de l’UEMOA. Le niveau croissant de l’insécurité et de la criminalité, pourraient entamer le climat des affaires.
Performances macroéconomiques
L’économie ivoirienne s’est montrée résiliente face aux différents chocs nationaux et internationaux avec un taux de croissance de 1,8% en 2020. En dépit de la dégradation du déficit budgétaire (-5,6%) en 2020, le retour probable à la normale en lien avec l’apaisement des tensions sociales, les réformes sectorielles et la campagne de vaccination contre la Covid-19, devrait positivement impacter l’économie et redynamiser le secteur privé qui serait le principal chantier du PND 2021-2025.
Gestion des finances publiques
Les finances publiques ivoiriennes ont été fortement éprouvées au cours de l’année 2020 par l’impact négatif de la pandémie de covid-19. Le déficit budgétaire s’en est ainsi retrouvé aggravé, passant de 2,3% du PIB en 2019 à 5,6% du PIB en 2020. Pour l’année 2021, les autorités anticipent une amélioration du déficit, grâce entre autres à la poursuite des réformes engagées en matière de gestion des finances publiques.
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Le service de la dette (dont le poids sur les recettes fiscales est de 88% en 2019 et de 51% en 2020, grâce au moratoire obtenu dans le cadre de la gestion de l’impact de la COVID 19) demeure une préoccupation à moyen terme pour l’agence de notation.
Solidité du système financier
Face aux externalités négatives causées par la crise sanitaire, la BCEAO, en tant que régulateur du système financier régional, a apporté son assistance aux institutions bancaires. Par ailleurs, le risque de défaut des entreprises a également été minimisé à travers le soutien de l’Etat, permettant ainsi aux banques de maintenir leur résilience.
Cependant le marché boursier a poursuivi en 2020 sa tendance baissière, qui devrait, néanmoins, s’améliorer avec une probable régression de la pandémie à Covid-19.
Risque sociopolitique
La position des partis d’opposition ivoirienne sur la possibilité d’un troisième mandat du président sortant en 2020 a exacerbé une situation politique déjà fragile. Cependant, la situation post-électorale semble stable et des efforts de réconciliation se multiplient. La situation sécuritaire intérieure et régionale vient mettre une grande pression sur le climat des affaires. Des dispositions nationales et internationales en réflexion.
Philippe Kouhon
Source : Bloomfield investment