Secrétaire Général de l’Association des Editeurs de Côte d’Ivoire (ASSEDI), Charles Pemont confie à Afrikipresse les impressions de sa structure depuis son retour dans l’organisation du Salon International du Livre d’Abidjan (SILA).
À cette 9ème édition du Salon International du Livre d’Abidjan, satisfaction pour l’ASSEDI ?
Evidemment, c’est une grande satisfaction car depuis l’an dernier, pour la 8ème édition ,l’organisation du SILA est revenue aux éditeurs. L’an dernier malgré les moyens matériels et financiers insuffisants, nous avons pu organiser un grand salon, cette année encore nous sommes en train d’organiser la 9ème édition qui se déroule à merveille. Ce sont, 50 exposants qui sont venus notamment des USA, de l’Espagne, la de France, de laTunisie, du Togo, du Bénin et du Nigeria. Cela ne peut que nous réjouir en tant qu’organisateurs.
« Le livre n’est pas la tasse de thé de l’ivoirien », partagez-vous cette assertion au vu de l’affluence au SILA 2017 ?
Je dirai oui et non, car comparativement aux pays occidentaux, qui font des best-sellers de 100 000 exemplaires, je peux le dire, oui nous n’avons pas une culture de la lecture. Cependant, si on compare aux pays africains surtout ceux de l’Afrique subsaharienne, nous pouvons pas dire que nous ne sommes pas les derniers en matière de livres. Aujourd’hui des écrivains comme Biton Coulibaly et Régina Yaou arrivent à vendre 10.000 à 15.000 exemplaires. A ce niveau-là, le livre est prisé en Côte d’Ivoire. Cependant, nous, en tant qu’écrivains et éditeurs, nous estimons que pour 15.000 exemplaires pour une population de 22 000 000 d’habitants, il y a encore un effort à faire. Il faut donc,multiplier les actions autour du livre.
Que pensez-vous de la prolifération aujourd’hui des maisons d’édition ?
Je pourrai dire que c’est une bonne chose dans l’industrie du livre en Côte d’Ivoire mais il faut que ces maisons s’engagent à faire de la qualité. Il ne faut pas éditer un livre qui ne respecte pas les critères les plus minimes de l’écriture. Pour cela, l’an dernier au mois de mai, l’ASSEDI,avec le ministère de la Culture et de la Francophonie et l’association des libraires de Côte d’Ivoire, a organisé un séminaire à l’endroit de tous les professionnels du livre. Il faut aussi voir en cette prolifération la reprise du goût de la lecture par l’ivoirien. Il n’y a pas de maisons d’édition, si le besoin n’est pas imminent. Il y a également l’autoédition que je ne partage pas forcément, parce que, portés par le désir de se publier, les textes ne sont pas assez aboutis. Je les encourage donc à fréquenter lesmaisons d’édition de qualité.
Pourquoi le choix de l’Espagne en tant que pays invité d’honneur ?
L’Ambassade du royaume d’Espagne a beaucoup donné à l’industrie du livre en Côte d’Ivoire l’an passé. Des écrivains et éditeurs ont reçu des formations par des experts espagnol, c’est donc tout à son honneur d’être pays hôte de cette 9ème édition. Pour l’édition 2018, ce sera les USA qui seront le pays invité d’honneur.
Ouattara Roxane