Les chefs d’état de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont animé lundi 27 juillet 2020 une conférence virtuelle à l’effet de trouver une issue à la crise qui secoue le Mali depuis plusieurs semaines.
Dans son message d’ouverture, le président Mahamadou Issoufou du Niger a appelé à un sursaut national des malien et à une union sacrée pour sauver la mère patrie : « La situation nous interpelle tous, mais elle interpelle au premier chef tous les maliens. Elle exige l’union sacrée de tous les maliens (…) Le peuple malien a aussi une autre exigence très forte : la libération de l’honorable Soumaïla Cissé, enlevé au mois de mars dernier par des organisations terroristes ».
Alassane Ouattara, chef de l’exécutif ivoirien, a dit : « La crédibilité de la Cedeao est en jeu dans cette crise. Nous sommes du côté du peuple malien, mais nous ne sommes pas du côté du désordre ».
Le Président malien, Ibrahim Boubacar Keita a accusé sans prendre des gants l’imam Mahmoud Dicko, chef de file de la contestation. Selon IBK, Mahmoud Dicko cherche dans cette agitation à prendre le pouvoir et à créer un état islamique au Mali.
À l’issue du sommet les chefs de État ont pris les mesures suivantes :
1. la démission immédiate des 31 députés dont l’élection est contestée;
2. la recomposition de la Cour constitutionnelle conformément aux dispositions constitutionnelles du Mali;
3. la mise en place d’un Gouvernement d’union nationale avec la participation de l’opposition et de la société civile;
4. la mise en place d’une commission d’enquête pour situer les responsabilités dans les violences qui ont entraîné des décès, des blessés et des dégâts matériels au cours de ce mois de juillet.
Cette rencontre des chefs d’état de la Cedeao intervenait après trois missions de l’organisation sous régionale dont la dernière en date a eu lieu le jeudi 23 juillet 2020 à Bamako avec des chefs d’état, après la médiation de l’ancien président Nigérian, Jonathan Goodluck.
Philippe Kouhon