Vingt quatre heures après le retour manqué de Moussa Dadis Camara en Guinée, le chef d’État Alpha Condé a animé une conférence de presse au cours de laquelle, il a évité de commenter cette question qui défraye la chronique de l’actualité nationale et internationale.
Devant un parterre de journalistes nationaux et internationaux, le Président guinéen a dit de façon ferme qu’il ne commente l’histoire de Dadis.
Alors que les proches et les amis de l’ex-chef de la junte de Conakry, ainsi que certains observateurs accusent le pouvoir d’avoir incité les autorités ivoiriennes à refuser que l’appareil transportant l’exilé pensionnaire de Ouaga 2000 , se pose sur le sol ivoirien, Alpha Condé réplique : « Moi j’ai déjà dit que je ne commente pas l’histoire de Dadis parce que tout homme est libre. Je ne suis pas le président de la Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire est un État souverain. Alassane Ouattara prend la décision qu’il estime prendre dans son pays. Et moi je prends des décisions que j’estime prendre comme. Donc je ne commente pas ces questions ».
L’avocat de Dadis Camara, Me Jean Baptiste Haba, a menacé mercredi, après le faux bond sur Conakry, de porter plainte contre la Côte d’Ivoire et la Guinée, pour dit-il, « avoir refusé à Dadis de rentrer dans son pays pour s’expliquer sur les massacres du 28 septembre » dont il est inculpé par la justice guinéenne.
Sur cette menace, le chef de l’exécutif guinéen réplique : « L’avocat est libre de porter plainte où il veut. C’est son problème. Il na qu’à porter plainte ».
Depuis 5 ans, Moussa Dadis Camara vit en exil à Ouagadougou après avoir été atteint par une balle sur son front, tiré par son ex-aide de Camp, Aboubacar Toumba Diakité.
En mai dernier, il a pris la décision de rentrer dans son pays pour se porter candidat à l’élection présidentielle du 11 octobre 2015. Une candidature qui, pour l’heure, semble compromise.
Aliou BM Diallo, à Conakry