Des hommes de culture et de médias ivoiriens réagissent à la mort du Lider Maximo , Fidel Castro.
Beny Bezy (artiste ivoirien résident en France) : «C’était un dictateur»
«Au risque de vous décevoir, je vous dirai que Fidel Castro était un dictateur qui a confisqué la liberté du peuple cubain »
Kangah Rovia (Journaliste ) : «Il incarnait la lutte pour la dignité humaine»
«L’homme était le père de la révolution cubaine. Il incarnait la lutte pour la dignité humaine. Malgré la puissance et les actions sordides des Américains pour l’anéantir, ils n’ont rien pu. Fidel Castro a échappé à une soixantaine d’attentats fomentés par les Américains. Le monde perd un grand combattant ».
Waipa Saberty (artiste ivoirien résident en France) : «Pour moi, c’est une grande perte pour la démocratie »
La disparition d’un révolutionnaire des temps modernes. Quelqu’un qui à résisté à toutes les tentatives d’assassinat des USA, et qui a crée la cohésion entre lui et son peuple pour qui il avait pour premières préoccupations son bien être. En retour, ce peuple avait pour lui une confiance totale, et un respect indéfectible. Pour moi, c’est une grande perte pour la démocratie
Souleymane T.Senn : (journaliste ) : «Il a semble-il échappé à 638 tentatives de coup de forces»
«L’image que je retiens de Castro, c’est d’abord celui d’un résistant. Un chef d’Etat qui a su tenir face à la toute puissance de son grand voisin qui a mis tout œuvre pour le renverser. Il a semble-il, échapper à 638 tentatives de coup de forces. Simplement hallucinant ! C’est donc un modèle de résistance. Mais cela veut dire aussi que quand un leader est ancré dans son peuple, c’est difficile de l’évincer. Castro, c’est aussi la démocratie. Il ne me semble pas que dans l’île, il y ait d’autres voix au chapitre, et c’est bien dommage… En tout état de cause , Castro restera une des plus grandes figures politiques du XXème siècle. Il n’y a qu’avoir les hommages qui lui sont rendus par tous les grands de ce monde ».
Augustin Djédjé (Journaliste, Directeur des rédactions, EVENTNEWSTV) : «Le continent africain perd un ami »
«Moi je dirais quel avenir entre les relations Afrique-Cuba après la disparition de Fidel Castro? Et bien le continent Africain perd un ami, une oreille attentive, et un discret et généreux donateur. Nombre de nouveaux dirigeants politiques Africains (Sankara, Kadhafi, Jerry Rawling) se sont inspirés de la révolution Cubaine pour mener leur combat politique et amplifier leur désir de positionner leurs différents pays dans le concert des nations. Les dirigeants politiques ivoiriens ne se sont pas ouvertement affichés en faveur d’un rapprochement avec Cuba n’empêche qu’ils que dans leurs actes, on a senti que la révolution façon cubaine fut quelque part une boussole pour s’émanciper de la domination occidentale. Que va t-il se passer désormais entre le taciturne Raoul Castro et l’Afrique ? Je pense que depuis que le Commandante Castro a cédé le pouvoir à son frère, on a senti tout de suite que Cuba avait perdu une bonne partie de son influence politique en Afrique. C’est donc une page qui se tourne. L’Afrique a perdu un tuteur »
Noël Dourey (président du conseil de gestion du palais de la culture d’Abidjan) : «Idéologie sans issue »
«Castrisme par ci, castriste par là, leader massimo partout. Cigares, musique. Communisme. Dictature. Exilés par millions, idéologie sans issue. Mort programmée. Heureusement, peuple avide de liberté et de progrès».
Paul Arnaud (ex patron de presse ivoirien résident en France) :«Fidel est de mon point de vue, le plus grand des révolutionnaires anti-impérialistes du 20 ème siècle »
««Je fais partie de ceux qui ont suivi à partir des années 1950 les débuts de la révolution castriste, la rencontre avec le Che, la Sierra M, et la prise de la Havane en 1959 (…)Fidel est de mon point de vue, le plus grand des révolutionnaires anti-impérialistes du 20ie siècle… Il a réussi à diriger son pays pendant plus d’un demi siècle et en même temps à échapper à plusieurs centaines de tentatives d’assassinats de l’ogre américain»
Jean-Aristide Dico (professionnelle des arts et de la culture) : «c’est vraiment une large page de l’histoire de Cuba qui se tourne »
«A la vérité j’ai été surpris d’apprendre la mort d’un homme dont on a n’a plus vraiment de nouvelles depuis février 2008. Maintenu artificiellement en vie depuis 8 ans, le dernier révolutionnaire n’était plus apparu en public. Je le croyais même mort et enterré. Cet homme a dirigé de main de fer son pays Cuba de 1976 à 2008. Critiqué parfois pour son autoritarisme hors de son pays, il est resté très populaire à Cuba. Même si l’idéologie marxiste-leniniste , porté à bout de bras par Che Guevara, son frère Raul et lui a mis son pays aux yeux des USA, au rang des dictatures avérées. Fidèle Castro a été régulièrement réélu tous les 5 ans, jouissant ainsi d’une étonnante longévité à la fonction présidentielle qui l’a vu user dix présidents américains, d’Eisenhower à Georges W. Buch. Même si sa mort ne crée pas véritablement un cataclysme mondial, elle crée une doucereuseémotion au sein de millions de personnes pour qui l’homme était un modèle. Au rang certainement desquels, quelques américains dont le candidat à l’investiture démocrate de 1984 Jesse Jackson qui disait que “Fidel Castro était l’homme politique le plus honnête qu’il lui ait été donné de rencontrer dans sa vie”. Avec la mort de Fidel Castro, c’est vraiment une large page de l’histoire de Cuba qui se tourne. Même si l’on peut raisonnablement penser que la famille Castro est restée trop longtemps au pouvoir dans ce “trait d’union de continent” qu’est Cuba. »
Claude Dassé