« En Afrique, la démocratie parlementaire reste la solution pour une l’alternance démocratique et apaisée », c’est ce qu’estime Sékou Bamba Koné, spécialiste en sécurité politique. Ce diplômé en Coopération civilo-militaire et en résolution de conflits animait le samedi 15 janvier 2022 au Musée des civilisations de Côte d’Ivoire à Abidjan Plateau, une conférence initiée par le groupe de réflexion Smart West Africa Communication. Une conférence qui avait pour thème “Défi de l’alternance démocratique en Afrique, pilier de paix et de stabilité”.
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« Nos États en Afrique sont confrontés à l’instabilité et aux conflits, faute de démocratie vraie. Le plus grand mal dont souffrent nos pays, c’est le manque d’alternance démocratique. C’est-à-dire, les passations du pouvoir politique de façon pacifique. Ceci, à travers une élection démocratique organisée de façon libre et transparente sans contestation. (… ) Le système démocratique français qui est appliqué en Côte d’Ivoire, c’est le système présidentiel. La France est le seul pays en Europe à appliquer ce système qui nous a été imposé par le Général De-Gaule, au référendum de 1958. Tout le reste, c’est le régime parlementaire», a rappelé l’expert.
Plus de de conflits liés à des élections présidentielles en Afrique avec un régime parlementaire
Pour lui, avec un régime parlementaire, il n’y aurait plus de conflits liés à des élections présidentielles en Afrique. L’Assemblée nationale se chargerait d’élire un Premier ministre, Chef du gouvernement, qui peut être remplacé tranquillement à la fin de son mandat, sans que le peuple ait à être mobilisé pour une élection.
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« (…) Quand vous jetez un regard sur la liste des 10 premiers pays en termes de démocratie dans le monde, on ne parle pas de Président. On parle plutôt de Premier ministre. Voilà pourquoi, en Côte d’Ivoire, en 1958, Félix Houphouët-Boigny avait été élu pour la première fois en Côte d’Ivoire en tant que Premier ministre », a rappelé Sékou Bamba Koné qui a laissé entendre qu’il n’y a jamais eu d’alternance démocratique en Côte d’Ivoire.
« Pourquoi nous avons choisi ce sujet»
Irié Fulgence, chargé d’organisation de Smart West Africa Communication s’est réjoui de la tenue de cette première conférence organisée par sa structure. «Nous sommes un groupe de réflexion qui initie des débats sur des thématiques d’intérêt général et qui ont un impact sur la jeunesse. Nous invitons des experts à venir donner leurs avis sur des problématiques et faire des propositions de solutions. Nous débattons sur tous les sujets, Nous avons choisi aujourd’hui le thème sur l’alternance démocratique en Afrique, parce que c’est le sujet qui, en Afrique, suscite le plus grand nombre de crises politiques dont les principales victimes sont nous les jeunes. Et vu ce qui se passe sur notre continent, nous jeunes, ne pouvons pas restés sans voix », a-t-il expliqué.
Il a indiqué que cette conférence n’est que la première d’une longue série à venir.
J-H Koffo