Souleymane Diarrassouba, ministre ivoirien du commerce et de l’industrie, invite ses collègues de la CEDEAO à la stimulation du commerce intra régional, pour la mise en œuvre effective de la Zlecaf, et une promotion de l’industrialisation.
Du jeudi 10 au vendredi 11 novembre 2022, les ministres du commerce et de l’industrie des pays membres de la CEDEAO étaient réunis dans un hôtel, à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny à Abidjan Port-Bouët. Il s’agit de leur deuxième réunion du genre. Elle était dédiée à l’examen de certaines questions clés pour le développement économique des États membres de la Communauté. Notamment, la mise en œuvre de la zone de libre échange continentale africaine (la Zlecaf), la promotion de l’industrialisation et le renforcement de la compétitivité. Cette rencontre consistait pour les ministres, d’examiner les conclusions et résolutions des travaux des experts sur la question.
Souleymane Diarrassouba, le ministre ivoirien du commerce et de l’industrie, présidait la rencontre. Il s’est félicité de sa tenue. «Cette deuxième réunion vient à point nommé car elle s’inscrit parfaitement dans la vision de l’Union africaine de parvenir à une transformation structurelle de nos économies de notre continent, par un développement industriel durable et inclusif. Pour ce faire, notre région est engagée dans divers chantiers à savoir, l’accord de partenariats économiques, la Zlecaf, le commerce électronique, la promotion de l’industrialisation et de l’investissement. (…) L’atteinte des objectifs du continent en matière d’industrialisation, passe par la stimulation du commerce intra régional et la promotion des chaines de valeurs régionales », a fait savoir le ministre Souleymane Diarrassouba.
La Zlecaf est un projet de zone de libre-échange en cours de création sur l’ensemble du continent africain. Elle doit regrouper la zone tripartite de libre-échange, qui doit inclure les communautés économiques sous-régionales du continent. Lancé en 2018 par l’Union africaine, 54 pays sur les 55 du continent ont signé l’accord de création de la Zlecaf. 44 États dont la Côte d’Ivoire l’ont ratifié et 12 autres de la CEDEAO.
Selon Souleymane Diarrassouba, les projections officielles estiment que, d’ici 2023, la Zlecaf devrait favoriser le renforcement du potentiel productif des entreprises du continent, intensifier les flux commerciaux intra africains qui passeront de 15 à 50% des échanges globaux des Etats membres, avec en prime, la création de 2,3 millions emplois directs et indirects.
La Commissaire Massandjé Touré-Litse veut une Afrique de l’Ouest selon la Vision 2050 de la CEDEAO
La rencontre est pilotée par le Commissariat des Affaires économiques et de l’agriculture de la Commission de la CEDEAO. Massandjé Touré-Litse, la responsable, a indiqué que les ministres auront à réfléchir sur les conclusions des experts au sujet des directives sur la protection des consommateurs, la stratégie régionale de mise en œuvre de la Zlecaf, l’accord de partenariat économique avec l’Union européenne, la stratégie régionale de commerce électronique, ou encore le cadre de politique pour le développement de la chaîne de valeur de l’industrie automobile en Afrique de l’Ouest.
Au niveau de la CEDEAO, Massandjé Touré-Litse a déploré le faible niveau d’échange commercial entre les pays : « juste 15% » selon elle. Elle a fustigé « la dépendance excessive » à l’exportation des produits de base, « l’étroitesse » l’assiette d’exportation du à la faible capacité de fabrication et de production, le manque de spécialisation et de diversification de produits à l’exportation. Aussi, une chaîne de valeur régionale industrielle sous-développée, ainsi que la multiplicité des barrières réglementaires et tarifaires qui, selon elle, entravent la libre circulation des marchandises. Elle a appelé à une intégration « approfondie » de l’Afrique de l’Ouest à travers la mise en œuvre de la Vision 2050 de la CEDEAO.
Cette vision qui vise, selon elle, à l’horizon 2050, « une communauté de peuples pleinement intégrée dans une région paisible, prospère avec des institutions fortes et respectueuses des libertés fondamentales, œuvrant pour un développement inclusif et durable. Cette Vision tient compte des aspirations profondes des citoyens ouest africains et ses orientations stratégiques sont articulées autour de cinq piliers fondamentaux : Paix sécurité et stabilité, Gouvernance et État de droit, Intégration économique et Inter connectivité, Transformation et développement inclusif et durable, ensuite, Inclusion sociale ».
J-H Koffo avec Sercom