Les nouvelles réformes contenues dans l’annexe fiscale pour l’année 2025 suscitent des inquiétudes, notamment chez les acteurs du secteur du tabac.
Le gouvernement ivoirien a adopté le projet de budget de l’État pour l’année 2025. Ce budget est fixé à 15.339, 2 milliards de FCFA, contre 13.720, 7 milliards de FCFA en 2024, soit une hausse de 11, 8 %. Pour la mobilisation de ces ressources, il est prévu dans l’annexe fiscale 2025, une augmentation des droits d’accise sur le tabac, dont les conséquences suscitent de vives inquiétudes chez les opérateurs économiques du secteur. Certains évoquent une crise que pourrait engendrer une augmentation des taxes sur le tabac, qui va passer de 42% à 57% et permettre à l’État d’engranger 32 milliards de FCFA.
L’objectif de cette augmentation est de réduire la consommation de tabac et d’aligner la Côte d’Ivoire sur les dispositions communautaires en matière de fiscalité sur le tabac. Les acteurs de ce secteur craignent qu’une augmentation brutale de ces taxes ne produise un effet contraire. Selon eux, cette augmentation pourrait entraîner l’arrêt des activités industrielles et la perte d’emplois pour des travailleurs. Elle pourrait aussi avoir un impact négatif sur l’économie nationale, en ce sens que, estiment-ils, cette réforme pourrait favoriser l’explosion d’un commerce illicite de cigarettes.
Conséquences sur l’économie
L’argument mis en avant pour attirer l’attention des autorités ivoiriennes, c’est que l’expérience de certains pays du monde, comme les Philippines ou la Malaisie démontre que de telles augmentations entraînent systématiquement une augmentation du commerce illicite, pouvant atteindre jusqu’à 60% des ventes totales. La Côte d’Ivoire pourrait ne pas y échapper.
Une approche graduelle souhaitée
Une approche graduelle, de même que le renforcement de la lutte contre le commerce illicite constituent une meilleure alternative pour concilier les questions de santé publique, de stabilité économique et de sécurité nationale.
Olivier Dion