Dans un entretien accordé à l’Intelligent d’Abidjan, Christian Gambotti, Agrégé de l’Université, Directeur général de l’Université de l’Atlantique (Abidjan), Directeur du CERAD (Centre d’Etudes et de Recherche sur l’Afrique de Demain) – Editorialiste, Chroniqueur, spécialiste de géopolitique décrypte le coup d’Etat en Guinée, au Mali et au Burkina et évoque le sommet d’Accra.
L’Afrique de l’Ouest vient de connaître une succession de coups d’Etat militaires au Mali, au Burkina et en Guinée. S’agit-il d’un retour en arrière, lorsque l’Afrique vivait au rythme des coups d’Etat militaires ?
Depuis les années 1950 et au lendemain des indépendances, l’Afrique a vécu au rythme des coups d’Etat militaires. Selon les chiffres, l’Afrique a connu, depuis 1950, plus de 100 coups d’Etat. De 1960 à 1990, on comptabilisait une quarantaine de coups d’Etat par décennie. Au XXIè siècle, on comptabilise encore une quarantaine de passations forcées du pouvoir, les forces militaires jouant un rôle actif. Le fait nouveau est que les coups d’Etat au Mali, au Burkina et en Guinée sont soutenus par les populations, les militaires étant perçus comme des libérateurs. Les citoyens rejettent un pouvoir incapable d’assurer une bonne gouvernance, la concorde civile, le développement économique et social, la sécurité.
Doit-on mettre les coups d’Etat militaires au Mali, au Burkina et en Guinée sur le même plan ?
On retrouve dans ces trois coups d’Etat une même cause : le grave échec des gouvernements civils. En revanche, je ne mettrai pas sur le même plan le double coup d’Etat au Mali, celui du Burkina et la Guinée. Au Mali, la junte militaire au pouvoir, par son alliance avec la Russie et l’intrusion du groupe Wagner, a semblé vouloir installer un pouvoir violent manipulé par l’étranger. La situation vient de connaître une évolution importante au Mali, les militaires renouant le fil du dialogue avec la CEDEAO. En Guinée, le colonel Mamady Doumbouya, chef de l’Etat, n’a jamais rompu le dialogue avec la Cédéao, l’Union Africaine et la communauté internationale. Entouré d’une équipe compétente, il a su restaurer des relations bilatérales apaisées et constructives avec la France. Seule la question de la durée de la transition militaire fait l’objet d’un débat. En septembre 2021, la CEDEAO avait demandé que des élections soient organisées dans un délai de 6 mois. Était-ce réaliste ? Je ne le crois pas. Le samedi 5 mai 2022, dans une adresse télévisée à la Nation, le colonel Mamady Doumbouya avait répondu : « De toutes les consultations engagées à tous les niveaux (…), il ressort une proposition médiane d’une durée consensuelle de la transition de 39 mois ». Je ne doute pas que la CEDEAO et le gouvernement de Conakry aboutiront à un accord équitable dans l’intérêt de la population. A ce jour, si la tranquillité civile, le dialogue politique et la coopération internationale sont assurés, la durée de 39 mois pour une transition consensuelle ne peut pas être acceptée par la CEDEAO. Le Burkina, ce qui est compréhensible, a toujours échappé aux sanctions.
Le 61e Sommet de la CEDEAO a pris fin ce dimanche 3 juillet 2022 à Accra, au Ghana. L’organisation ouest-africaine s’est penchée sur la situation du Mali, du Burkina Faso et de la Guinée après la prise du pouvoir par des juntes militaires. Ce Sommet a-t-il permis des avancées significatives dans le dialogue avec les miliaires au pouvoir ?
Tout d’abord, je veux saluer la désignation du président bissau-guinéen, Umaro Sissoko Embalo, comme président de la CEDEAO. Il succède au Ghanéen Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, qui a su gérer, avec ses homologues de l’Afrique de l’Ouest, une situation particulièrement complexe avec la succession des coups d’État. Ce Sommet d’Accra a permis de constater les progrès réalisés par le Mali ces dernières semaines, ce qui a conduit à lever partiellement les sanctions prises contre Bamako qui vient d’adopter une nouvelle loi électorale avec l’annonce du retour à l’ordre constitutionnel pour mars 2024.
En revanche, le Mali reste suspendu des instances de la CEDEAO et les sanctions financières contre les dirigeants de la junte sont maintenues. Le Burkina Faso, à la suite du rapport favorable du médiateur, l’ancien président nigérien Mahamadou Issoufou, continue d’échapper aux sanctions. Mais, le Burkina Faso reste néanmoins suspendu des instances de l’organisation ouest-africaine. La Guinée échappe également, pour l’instant, aux sanctions. Un nouveau médiateur, l’ancien président béninois Thomas Boni Yayi, a été nommé avec l’objectif d’obtenir une réduction de la période de transition proposée par Conakry.
Le colonel Mamady Doumbouya, en voulant maintenir une durée de transition « de 39 mois » avant de rendre le pouvoir aux civils, ne lance-t-il pas un défi à la CEDEAO ?
Je pars de 5 évidences. Première évidence : personne ne peut accepter de légitimer un coup d’Etat militaire. Cette forme de passation forcée du pouvoir appartient à l’Histoire ancienne de l’Afrique. Il est donc important que le pouvoir soit rendu aux civils. Deuxième évidence : les coups d’Etat militaires, autrefois condamnés par les populations, s’ils semblent aujourd’hui acceptés par la rue, c’est pour une raison facile à comprendre, la faillite des gouvernements civils incapables de répondre aux attentes des populations, garantir la sécurité et lutter contre la corruption. Troisième évidence : les populations veulent un retour rapide à l’ordre constitutionnel avec l’organisation d’élections libres. Quatrième évidence : la CEDEAO ne pas accepter une durée particulièrement longue des périodes de transition. Cinquième évidence : est-il possible de rendre le pouvoir aux civils dans un délai trop court. Personne ne peut oublier que la faillite du pouvoir civil a plongé certains pays dans le chaos, aggravant les crises politiques, économiques et sociales. En maintenant ouvertes les portes du dialogue, les dirigeants de la CEDEAO posent la question de la durée des transitions. Quel est le délai de transition acceptable par tous et par la population ? 6 mois ? 24 mois ? 27 mois ? 39 mois ? La question du délai est importante. Deux logiques temporelles s’affrontent : celle du colonel Mamady Doumbouya et des militaires, dont l’objectif est de gagner du temps, afin de maîtrise le processus de transition ; celle des dirigeants de la CEDEAO, dont l’objectif est d’accélérer le retour des civils au pouvoir. Le Sommet d’Accra a été pour Nana Akufo-Addo, président du Ghana et président en exercice de la Cédéao au moment du Sommet d’Accra, l’occasion de montrer que la CEDEAO est ouverte au dialogue, mais elle veut aller au plus vite vers un retour à l’ordre constitutionnel. Il ne semble pas utile de s’arcbouter, ni pour la CEDEAO, ni pour les militaires, sur des positions figées. Il est préférable d’accompagner les militaires dans la mise en œuvre des processus qui vont permettre le retour des civils au pouvoir et l’organisation d’élections libres et transparentes.
Croyez-vous à une véritable volonté de dialogue entre les militaires guinéens et les dirigeants de la CEDEAO ?
Au moment de sa création, en 1975, l’objectif de la CEDEAO est de promouvoir le commerce économique, la coopération nationale et l’union monétaire pour la croissance et le développement dans toute l’Afrique de l’Ouest. Aujourd’hui, son action est multiforme, tournée aussi vers la stabilité politique de la sous-région et le maintien de la paix avec la prise en charge du règlement des conflits régionaux. Je crois à la grande sagesse des dirigeants de la CEDEAO, comme Umaro Sissoko Embalo, ou Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, Alassane Ouattara ou Mohamed Bazoum, qui, s’ils ont des priorités et des urgences nationales à gérer, ont toujours fait preuve d’une grande solidarité avec les Etats de l’Afrique de l’Ouest. Je crois à la volonté de dialogue des militaires guinéens. Mais, rien ne peut être imposé de façon unilatérale. Il est donc nécessaire de maintenir ouvertes les portes du dialogue, afin de répondre aux attentes des Guinéens.
Quelles sont les attentes des Guinéens ?
Le régime d’Alpha Condé ne permettait plus aux Guinéens de vivre démocratiquement, en paix et en harmonie dans un pays uni et prospère. Le colonel Mamadi Doumbouya justifie ainsi le coup d’Etat militaire : « la situation sociopolitique et économique du pays, le dysfonctionnement des institutions républicaines, l’instrumentalisation de la justice, le piétinement des droits des citoyens, l’irrespect des principes démocratiques, la politisation à outrance de l’administration publique, la gabegie financière, la pauvreté et la corruption endémique ont amené l’armée républicaine […] à prendre ses responsabilités vis-à-vis du peuple souverain de Guinée ». Mamadi Doumbouya, qui sera confirmé comme Président de la République, parle de l’action d’une « armée républicaine », soucieuse de rétablir la démocratie, consolider la stabilité politique et les institutions, créer les conditions d’une croissance inclusive et un meilleur partage des richesses, garantir la paix civile, la sécurité et la cohésion nationale. Tout cela peut-il se faire dans un délai trop court ? Le retour rapide au pouvoir des civils, alors que les défis sont immenses pour la Guinée, est-il une garantie suffisante pour bâtir une Guinée unie et prospère ? Je me souviens que l’élection d’Alpha Condé, le premier président démocratiquement élu de l’histoire de la Guinée, était porteuse d’espoir. La promesse de changement a-t-elle été tenue par le gouvernement civil ? La réponse est non. L’échec du gouvernement civil et la dérive autoritaire du pouvoir, Alpha Condé étant « largement considéré comme un dictateur », expliquent en partie le coup d’Etat militaire du 5 septembre 2021. Aujourd’hui, il est encore préférable de prendre le temps nécessaire à la construction de ce cadre de concertation inclusif que souhaitent le Colonel Mamady Doumbouya et les populations.
Comment ont réagi la population, les mouvements politiques guinéens et la communauté internationale au coup d’Etat du 5 septembre 2021 ?
Dans la soirée du 5 septembre, l’annonce du coup d’État conduit à des scènes de liesses dans la capitale Conakry et dans les provinces. La population guinéenne, qui « sort massivement dans la rue », applaudit au passage des blindés des militaires, montrant ainsi qu’elle soutient le coup d’Etat. Les coups d’Etat militaires et les insurrections populaires ne sont jamais un bon signe pour la stabilité politique en Afrique. Les mouvements politiques guinéens, tout en comprenant le renversement d’Alpha Condé, souhaitent bien sûr le retour rapide des civils au pouvoir, mais, dans l’ensemble, ils semblent vouloir accorder aux militaires le bénéfice de la confiance pour une transition paisible. La communauté internationale a condamné par principe la prise de pouvoir par l’armée. La Cédéao espérait des élections dans les 6 mois. Comment concilier les positions de chacun ? Les militaires au pouvoir n’ont jamais rompu le dialogue avec la CEDEAO et l’Union Africaine. Les échanges sont constants avec les chefs d’Etat des pays voisins. Le Conseil National de Transition (CNT), après avoir publié une Charte de la Transition, prévoit de rédiger une nouvelle constitution. Il a été décidé que le Colonel Doumbouya et les autres membres de la junte sont inéligibles pour les prochaines élections. Je ne vois pas dans la situation actuelle en Guinée une volonté de blocage de la part des militaires. Au contraire.
Quel est, dans ce cas, le délai acceptable, consensuel, pour un retour des civils au pouvoir ?
Le délai est important et il est nécessaire que le retour des civils au pouvoir et l’organisation d’élections libres et transparentes se fassent rapidement. Entre les 6 mois que voudrait imposer la CEDEAO et les 39 mois que demande le CNT, une solution médiane, consensuelle, peut être trouvée par le dialogue. Fin connaisseur de l’Histoire de son pays et des attentes des populations, doté d’une forte intelligence politique et homme très pragmatique, le Colonel Doumbouya consulte beaucoup. Je ne doute pas qu’un accord soit trouvé sur la durée de la transition en tenant compte des réalités politiques et sociales en Guinée et des exigences de démocratie portées par la communauté internationale.
L’Histoire politique de la Guinée est une histoire compliquée depuis l’indépendance proclamée par Sékou Touré en 1958 et son historique « non » à la France. Premier président élu démocratiquement, Alpha Condé n’a pas tenu la promesse de démocratie et de développement qu’il incarnait en 2010. La junte militaire peut-elle installer durablement le pays sur la trajectoire du développement et de la démocratie ?
Il est inutile de revenir sur les soubresauts de l’Histoire récente de la Guinée. Sékou Touré est l’exemple même de la difficulté de construire l’indépendance, la paix civile, la démocratie et le développement économique en Afrique dans les années 1960. Plus récemment, l’épisode de la prise de pouvoir par la junte militaire de Moussa Dadis Camara a été le signe d’une instabilité politique chronique. L’arrivée au pouvoir d’Alpha Condé en 2010 porte l’espoir d’une transformation du pays. Entre 2010 et 2017, le pays connaît une croissance annuelle importante (4 % en moyenne), l’inflation passe de 20 % à 10 %, la dette publique, de 68 % à 19 % du PIB. Les comptes publics, autrefois déficitaires, présentent un excédent de 0,6 % en 2017. Figure reconnue par ses pairs, Alpha Condé est missionné en tant que médiateur dans de nombreux règlement de conflits politiques dans de nombreux pays d’Afrique d’État d’Afrique (Côte d’Ivoire, Gambie, Togo, Guinée-Bissau). Mais, le pouvoir corrompt. La gouvernance d’Alpha Condé fait de la Guinée un Etat failli et se transforme en régime dictatorial, ce qui pousse les militaires à prendre le pouvoir, afin de répondre aux attentes des populations.
La junte militaire peut-elle répondre aux attentes de la population ?
Oui et non. Oui, à court terme, le gouvernement civil d’Alpha Condé ayant failli. Non, à moyen terme, car le retour à l’ordre constitutionnel et l’organisation d’élections libres et transparentes sont une garantie de consolidation de la démocratie. J’ajoute qu’il faut considérer deux domaines : 1) la sphère politique 2) la sphère économique. La sphère politique : rien n’est possible sans stabilité politique. La sphère économique : rien n’est possible sans développement économique. Stabilité politique et développement économique sont étroitement liés. Le Colonel Doumbouya maîtrise parfaitement cette équation. Sa formation militaire lui a donné une grande ouverture d’esprit et ancré en lui la nécessité des coopérations internationales. Son intention n’est pas de fermer les frontières de la Guinée. Dans son esprit, si le CNT crée les conditions d’un retour à la stabilité politique, notamment en organisant des élections libres et indépendantes, le pays possède les richesses naturelles et le capital humain qui lui permettront de diversifier et développer son économie. La Guinée est considérée comme le « château d’eau » de l’Afrique, elle est le sixième plus grand producteur mondial de bauxite et possède des réserves minières (or, diamants, manganèse). La modernisation de son agriculture, secteur qui emploie 75 % de la population active, lui permettrait d’assurer sa sécurité alimentaire et affirmer son rôle de producteur émergent régional. Je vois mal les militaires guinéens se couper de la CEDEAO, de l’Union Africaine et de la communauté internationale. Le pays a besoin d’alliés techniques et financiers. C’est pour cela que doivent être conduites en parallèle des discussions sur le retour à l’ordre constitutionnel et sur le développement économique et social. Pour le Colonel Doumbouya, la vocation de l’armée guinéenne est de garantir la sécurité du pays et des populations, elle n’a pas vocation à se maintenir au pouvoir contre le désir des populations et l’aspiration à la liberté de la jeunesse.
En visite officielle à Abidjan, le président nigérien, Mohamed Bazoum, s’est entretenu le jeudi 23 Juin à Abidjan avec son homologue ivoirien, Alassane Ouattara. Au cœur de cet échange, Mohamed Bazoum et Alassane Ouattara ont abordé la question de la conduite que les présidents de la Cédéao doivent tenir à l’encontre des militaires qui ont pris le pouvoir par la force. Quel est, selon vous, l’état d’esprit du président ivoirien et du président nigérien, lorsqu’ils abordent cette question des coups d’Etat militaires en Afrique de l’Ouest ?
Les principales préoccupations d’Alassane Ouattara et de Mohamed Bazoum sont de deux ordres : la stabilité politique et le développement économique. Ces deux enjeux restent les mêmes pour tous les Etats de la CEDEAO. Or, les sanctions accentuent la crise économique et sociale au Mali, au Burkina et en Guinée, ce qui impacte négativement les économies de leurs voisins. La sécurité est aussi un enjeu très important : le Mali et le Burkina sont pris dans une tourmente djihadiste qui se répand dans les pays du Golfe de Guinée. Mohamed Bazoum et Alassane Ouattara partagent une même analyse et font preuve d’un même esprit de solidarité avec la grande famille de l’Afrique de l’Ouest. Lors d’une conférence de presse commune, Alassane Ouattara a déclaré : « le Burkina, le Mali ou la Guinée, ce sont des pays avec lesquels nous voulons entretenir et développer des relations de confiance », ajoutant qu’il est souhaitable « que le processus démocratique avance ». Mohamed Bazoum a tenu à préciser : « Nous sommes en train de conjuguer nos efforts pour accompagner ces pays frères à se sortir de cette mauvaise passe ». S’il s’agit pour la CEDEAO de venir en aide à des pays et des populations en danger, les dirigeants de la sous-région n’oublient pas qu’il s’agit aussi des économies et de la sécurité de leurs propres pays. Pour en avoir discuté avec des membres du CNT guinéen, je sais que le Colonel Doumbouya tient à normaliser ses relations avec la CEDEAO en tenant compte des réalités politiques, économiques et sociales actuelles de la Guinée. J’écrivais, en 2016, dans une Chronique parue dans le magazine AfrikiPresse : « La tragédie du pouvoir, pour celui qui veut changer le monde, réside dans ce temps qui manque. » En écrivant cela, je pensais aux héros shakespeariens.
Les dirigeants africains sont-ils des héros shakespeariens ?
Les souverains, chez Shakespeare, refusent le temps que l’on subit. Confrontés au temps, ils cherchent à en maîtriser la dynamique qui ordonne les événements. Mais, aujourd’hui, tous les dirigeants de la planète, en particulier ceux des pays en développement, sont confrontés à l’impatience des populations et ils doivent mener une difficile lutte contre le temps. Le danger pour les Etats de la Cédéao est que le temps s’arrête et que la situation s’enlise avec le maintien au pouvoir des militaires. Le danger pour les militaires arrivés au pouvoir par la force est que l’accélération du temps permette le retour des gouvernements civils incapables de relever les défis du développement, de la sécurité et de la cohésion nationale. Comme Mandela et comme Houphouët-Boigny, je crois à la force du dialogue pour maîtriser collectivement la dynamique du temps qui ordonne les événements.
Réalisé par Touré Abdoulaye et J.H Koffo