Afrikipresse
    Sport

    Élections à la CAF : Les leçons d’un scrutin

    Élections à la CAF : Les leçons d’un scrutin
    Publié le
    Par
    Adou Mel
    Lecture 6 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    Les six membres africains du Conseil de la FIFA ont été élus le mercredi 12 mars 2025. Ils ont pour noms Hany Abou Rida (Égypte), Fouzi Lekjaa (Maroc), Djibrilla Hima Hamidou dit Pélé (Niger), Ahmed Yahya (Mauritanie, Souleiman Hassan Waberi (Djibouti) et Kanisat Ibrahim (Djibouti). Le résultat de ces élections montre bien des leçons à tirer au sortir de ce scrutin.

    -La bataille ses candidatures et le suspense jusqu’au bout du scrutin

    Il y a eu du suspense jusqu’au bout. Le scrutin pour le choix des six membres du continent africain au Conseil de la FIFA pour les quatre prochaines années n’a pas été un jeu d’enfant pour les 13 candidats en lice. Depuis la levée de certaines barrières tels l’âge limite, les représentations par zones et les barrières linguistiques, il fallait s’attendre à des batailles épiques et aujourd’hui le résultat est tangible à travers son lot de surprises aussi bien agréables que désagréables.

    Habituellement, sous le ” long règne du président Issa Hayatou “, tout se passait par consensus à tel point que l’on avait par avance, une idée des élus, sauf sur un seul ou deux postes à combler comme ce fut le cas en 2006 en Égypte entre l’Ivoirien Jacques Anouma et le Nigérian Amos Adamu. Ou encore en 2011 au Soudan entre Jacques Anouma et l’Algérien Mohamed Raouraoua.

    En 2021, les choses se sont plus ou moins passées sans grosses rivalités. Les concessions et consensus ont fini par prendre le pas sur les ambitions et les positions tranchées ce qui a donné lieu à un scrutin tranquille sans grand suspense. Celui de cette année a donné des sueurs froides. D’abord par le nombre de candidats.

    Au total 10 candidatures ont été enregistrées pour pour 6 postes dont un réservé aux femmes. L’Afrique de l’Ouest avec ses deux zones (UFOA A et UFOA B) a présenté à elle seule 7 candidatures contre 2 pour le Centre-Est, 2 pour le Nord et 2 pour l’Afrique Australe. Ensuite, il y a eu l’échec des nombreuses réunions et concertations pour arriver à un consensus sur les noms. Les agissements des uns ont plutôt effarouché d’autres, ce qui a donné lieu à un raidissement des positions.

    -Les surprises agréables et désagréables

    Il y a, en premier, l’élection du Nigérien Djibrilla Hima Hamidou pourtant classé dans la catégorie des non favoris. Le président de la FENIFOOT a déjoué tous les pronostics pour se faire élire par 35 fédérations. Ce qui fait désormais de lui un poids lourd. Il y a également celle du Djiboutien Souleiman Hassan Waberi, scotché à 29 voix. Sans oublier le choix porté sur Kanizat Ibrahim qui s’en est sortie avec 30 voix. Si le Djiboutien est bien connu sur l’échiquier sportif africain pour avoir été ancien arbitre international, président de la fédération de son pays et actuellement troisième vice-président de la CAF, ce n’est pas le cas de la Comorienne qui n’a fait son apparation sur le toit africain qu’en 2019, à la faveur de la mise en place du Comité de Normalisation de la fédération de son pays.

    Par la suite, elle a été propulsée dans le ” gouvernement ” de la CAF en tant que vice-présidente. L’élection de l’Égyptien Hani Abo Rida n’est pas une surprise comme celle du Marocain Fouzi Lekjaa. Les deux hommes étaient les grands favoris. Il y a également le Mauritanien Ahmed Yahya, l’une des générations montantes. Le patron de la FFRIM s’est imposé à l’Afrique comme un élément incontournable dans l’écosystème du football. Avec Fouzi Lekjaa et Souleiman Waberi, ils font partie du cercle très restreint des ” conseillers ” sûrs du président Patrice Motsepe et les décideurs du football africain.

    Dans le tableau des déceptions, l’on a en premier Augustin Emmanuel Senghor qui n’a recueilli que 13 voix. Sa première tentative pour être membre du Conseil de la FIFA a été un échec cuisant puisque le premier Vice-président de la CAF n’a obtenu que 13 voix. Un véritable signe parlant pour lui. Il a obtenu le même nombre de voix que la Sierra Leonaise Isha Johansen qui du coup a perdu son fauteuil. Membre sortant, la bouillante dirigeante du football Sierra leonais a vu ses rêves s’envoler. Également membre sortant du Conseil, le Nigérian Amaju Melvin Pinnick n’a pas eu les faveurs des votants. Avec ses 28 voix, il a échoué au pied du podium, coiffé au poteau par Ahmed Yahya et Souleiman Waberi.

    La tentative de retour de la Burundaise Lydia NSekera a été un échec total. Elle n’a recueilli que 13 voix. Par le passé, elle a été membre du Conseil avant d’en ressortir. Mais son ” come back ” fut un échec cuisant. L’échec de l’Ivoirien Diallo Idriss (18 voix) et du Zambien Andrew Ndanga Kamanga (19 voix) était plus ou moins prévisible. Le premier n’a marqué son retour au football qu’il y a moins de quatre ans et est peu connu de la majorité de ses pairs. Il a sûrement surfé sur le sacre des Éléphants et la bonne organisation de la CAN 2023 organisée par son pays. Andrew Kamanga lui a été victime des querelles dans la zone COSAFA. Quant à Mathurin De Chacus du Bénin qui ne s’est pas représenté, il a déçu plus d’un observateur par ce revirement subit. Les analyses comprennent difficilement cette habitude.

    -Un tableau africain recomposé

    Des six membres sortants, seuls deux ont été reconduits en l’occurrence l’Égyptien Hani Abo Rida et le Marocain Fouzi Lekjaa. Ils ont eu la confiance de leurs pairs. Trois ont été recalés. Ce sont le Nigérian Amaju Melvin Pinnick (28 voix) et la Sierra Leonaise Isha Johansen (13 voix). Le Béninois Mathurin De Chacus a jeté l’éponge la veille du scrutin. Tandis que Le Malien, Mamoutou Touré dit Bavieux ne s’était plus représenté en raison de ses démêlées politico-judiciaires dans son pays.

    Sur les 53 votants, Fouji Lekjaa a pratiquement raflé toutes les voix (49 voix). Il est suivi de Hani Abo Rida (35 voix), Djibrilla Hima Hamidou (35 voix), Kanizat Ibrahim (30 voix), Ahmed Yahya (29 voix) et Souleiman Hassan Waberi (29 voix). Quatre zones ont pu s’offrir les six sièges répartis comme suit : deux pour l’Afrique du Nord, deux pour l’Afrique de l’Ouest, un pour l’Afrique Centre-Est et un pour l’Afrique Australe. Seule l’Égyptien Hani Aboo Rida est anglopone. Les cinq autres étant des francophones. L’Égypte et le Maroc sont aussi classés dans la catégorie des arabophones.

    L’Afrque Centrale est la seule zone perdante de ces élections d’autant plus qu’elle ne compte aucun représentant au Conseil. Le Mali, le Nigeria, la Sierra Leone et le Bénin tous de l’Afrique de l’Ouest et membres sortants ne siègeront pas au Conseil de la FIFA pour le compte du mandat 2025-2029. L’honneur revient au Maroc, à l’Égypte, au Djibouti, au Niger, aux Comores et à la Mauritanie de le faire. Ces élus sont aussi automatiquement des membres du Comité Exécutif de la CAF.

    Adou Mel

    Réagir à l'article
    Recrutement ARSTM

    Publiés récemment

    Journée spéciale IDT à Bouaké : célébration de la transition numérique

    Journée spéciale IDT à Bouaké : célébration de la transition numérique


    Ramadan et Carême à Bouaké : Alassane OUATTARA offre 80 tonnes de vivres

    Ramadan et Carême à Bouaké : Alassane OUATTARA offre 80 tonnes de vivres


    Handball ivoirien-Super Coupe : le Red Star et Abidjan HBC vainqueurs

    Handball ivoirien-Super Coupe : le Red Star et Abidjan HBC vainqueurs


    Salon du Livre Africain de Paris 2025 : Blé Goudé fait parler des proverbes africains

    Salon du Livre Africain de Paris 2025 : Blé Goudé fait parler des proverbes africains


    Lutte contre la déforestation en Côte d’Ivoire : la Banque mondiale salue les progrès du Pif 2

    Lutte contre la déforestation en Côte d’Ivoire : la Banque mondiale salue les progrès du Pif 2


    Journalistes disparus : où en est la la liberté de la presse au Burkina ?

    Journalistes disparus : où en est la la liberté de la presse au Burkina ?



    À lire aussi