En réalité si le processus est bien huilé personne ne devrait avoir a voter sans la carte d’électeur. Simple : tu te présentes à l’endroit où tu es sensé voter, la liste est par ordre alphabétique, tu retrouves ton bureau de vote, qui compte au maximum 250 électeurs, le lot des cartes d’électeurs non retirées est tenu à disposition selon le code électoral, et selon les pratiques en vigueur. Après la vérification d’usage, et de conformité de l’inscription sur la liste avec la Cni, on peut te permettre de voter directement, ou te remettre ta carte d’électeur pour le faire. te remet rapidement.
Tu emargeras deux fois peut-être ( emarger pour le retrait de la carte, et emarger pour le vote). Tu pars dans l’isoloir, tu reviens, on met A VOTÉ sur ta carte d’électeur qu’on te donne. Dans tous les process, le seul élément qui reste avec le citoyen est la carte d’électeur, en plus de l’encre indélébile. Cette pièce est certes un indice et un indicateur, mais la carte d’électeur n’est pas comme la carte d’embarquement à bord d’un avion.
Le process pour aller au vote : Être ivoirien, ne pas être privé de ses droits civiques, avoir une pièce pour justifier de son identité, être inscrit sur la liste électorale, se déplacer pour aller voter, émarger sur la liste des votants, mettre son bulletin dans l’urne, apposer ses données biométrique, apposer le doigt pour l’encre indélébile, tous les documents restent entre les mains de l’administration ou de la Cei : liste électorale, données biométrique, bulletin de vote, fiche d’émargement. La seule chose qui reste ou peut rester avec le citoyen inscrit qui a voté, ou qui voulait voter, est la carte d’électeur.
La carte d’électeur et le tampon indélébile A VOTÉ, apposé sur le doigt de l’électeur, restent les deux signes, ou choses qui demeurent avec le citoyen qui a voté,après les opérations électorales . Cela signifie qu’en réalité la carte d’électeur, est faite pour le citoyen et pour ses archives . Elle n’est pas un instrument fondamentale, et sa possession dépend du citoyen. Elle n’est pas obligatoire, tout comme par exemple le passeport ou le permis de conduire. Ceux-ci ne sont obligatoire que pour le citoyen qui veut voyager, ou conduire. La seule pièce qui est obligatoire est la carte nationale d’identité.
Autant le vote n’est pas obligatoire, autant le retrait de la carte d’électeur ne l’est. Si le citoyen n’a pas envie de conserver des souvenirs de son vote, où est le problème? Si le citoyen doit être empêché de voter parce qu’il n’a pas cru nécessaire de faire un tour dans le centre de vote avant le jour du vote, ce sera une forme d’exclusion et une forme d’arbitraire.
Enfin, il y’a des électeurs qui sont sans grande ressources et qui doivent, s’ils décident de retirer la carte d’électeur hors d’Abidjan où ils sont inscrits , effectuer le voyage, revenir à Abidjan ou dans le chef lieu de Didievi.
Ensuite le jour du vote, ils feront le même voyage. La loi électorale, en permettant le vote sans la carte d’électeur, règle le problème de ces électeurs qui n’ont pas envie de faire deux tours, ou qui étaient tout simplement en campagne . Le législateur ivoirien, a pris en compte les cas de personnes résidant loin de leur zone d’enrolement.
Enfin, à l’heure de la dématérialisation de tout, notamment des procédures douanières, aeroportuiares et d’autres secteurs , il faudra bien réfléchir à la question de la carte d’électeur, ainsi qu’à la possibilité de l’imprimer chez soi, à domicile ou au bureau sans se déplacer, comme on peut s’enregistrer pour un voyage en avion.
Alice Ouédraogo