Le débat sur la prime des enseignants a pris une tournure inattendue le 6 avril 2025, lorsqu’une grande partie des acteurs du secteur éducatif, y compris le porte-parole des intersyndicales du MENA et du METFPA, David Bli Blé, a brillé par son absence lors de l’émission “NCI 360”. Ce fait soulève de nombreuses interrogations sur les motivations réelles derrière cette grève et la conduite des négociations. Voici les 11 vérités qui ont été révélées lors de ce débat et qui donnent un éclairage sur la situation.
La grève des enseignants, un mouvement qui dure depuis quelques jours, est au cœur de toutes les discussions en Côte d’Ivoire. Les syndicats revendiquent principalement une prime d’incitation, mais cette demande a provoqué des tensions avec le gouvernement, notamment le ministère de l’Éducation nationale et celui de la Fonction publique. Lors de l’émission “NCI 360” du 6 avril 2025, plusieurs vérités ont été mises en lumière par les invités présents, soulignant les contradictions et les enjeux derrière ce conflit. Voici les 11 vérités qui ont marqué ce débat :
- Une grille salariale avantageuse : Depuis 1976, les enseignants bénéficient d’une grille salariale exceptionnelle qui les place parmi les mieux rémunérés des fonctionnaires. Il est donc difficile de justifier une grève sur la base de conditions salariales, quand l’ensemble du secteur public ne bénéficie pas de tels avantages.
- Le décret de 2008 : une précision nécessaire : Le décret de 2008, mentionné fréquemment par les syndicats, ne s’applique qu’aux fonctionnaires du ministère de la Fonction publique. Ainsi, les revendications des enseignants ne peuvent pas se baser sur ce texte pour l’extension de certains droits.
- Un manque de dialogue de la part des syndicats : Si les syndicats ont pu attendre 16 ans entre 2008 et 2024, pourquoi ne pas accepter un sacrifice d’un mois pour permettre au dialogue de se poursuivre dans un climat plus serein ? Cette patience aurait pu permettre de trouver des solutions sans perturber l’année scolaire.
- Le comité consultatif : un organe permanent : Il est important de souligner que le comité consultatif, mis en place en 1992 et réactivé en 2023, n’est pas un comité de négociation, mais un organe permanent d’aide à la prise de décision. Sa mission n’est pas de mener des discussions sur les revendications des syndicats.
- Le processus en cours sur la prime d’incitation : Un second comité d’experts a été mis en place pour étudier l’impact financier de la prime d’incitation et les modalités de son octroi. Ce processus est toujours en cours, et il aurait été plus judicieux de laisser le temps aux autorités de prendre les décisions appropriées.
- Le gouvernement ne distribue pas de décrets pour plaire : Le gouvernement de la Côte d’Ivoire, sous la présidence d’Alassane Ouattara, ne prend pas de décisions ou de décrets pour satisfaire des revendications populaires, mais dans le cadre d’une gestion sérieuse des finances publiques.
- Le métier d’enseignant est un sacerdoce : L’enseignement est avant tout une vocation, et ceux qui choisissent cette voie le font pour servir la nation. Ceux qui n’adhèrent plus à cette mission devraient envisager de quitter le métier, plutôt que de bloquer l’avenir des élèves par des grèves répétées.
- Pas d’année blanche prévue : Bien que la grève perturbe le calendrier scolaire, les autorités ont assuré qu’aucune année blanche ne serait déclarée. Des dispositions ont été prises pour garantir que l’année scolaire se termine dans de bonnes conditions.
- La prime n’est pas un droit automatique : Aucun texte ne contraint le gouvernement à octroyer une prime aux enseignants. Cette prime reste une doléance et non un droit acquis. Dès lors, les syndicats grévistes devraient accepter de revenir à la table des négociations plutôt que de persister dans une action qui nuit aux élèves.
- La grève : une manœuvre démagogique : Selon plusieurs intervenants, cette grève semble davantage alimentée par des raisons politiques et des intérêts personnels que par une véritable volonté de défendre les conditions de travail des enseignants. Les revendications sur la prime semblent être un prétexte pour fédérer et manipuler l’opinion publique.
- L’absence de Bli Blé David : un manque de crédibilité ? : Enfin, la question qui a le plus marqué les esprits lors de l’émission est l’absence de David Bli Blé. Alors qu’il est le porte-parole des intersyndicales, sa non-participation à un tel débat soulève des doutes sur la sincérité de son engagement. Si son combat était véritablement collectif et non personnel, sa présence aurait été essentielle pour convaincre les Ivoiriens de la légitimité de ses revendications.
En somme, bien que la cause des enseignants puisse sembler juste dans certaines perspectives, les vérités révélées lors de ce débat sur NCI montrent que la situation est beaucoup plus complexe. L’absence de dialogue véritable, les intérêts personnels et la gestion des revendications par certains syndicats risquent de fragiliser le mouvement et de prolonger la crise au détriment des élèves. Il est urgent que les différentes parties trouvent une solution rapide et équitable pour que l’éducation ne devienne pas un terrain de jeu politique.
Philippe Kouhon