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    Interview – Après le Fespaco 2021 (18) : voici le bilan et l’agenda immédiat du délégué général Moussa Sawadogo 

    Interview – Après le Fespaco 2021 (18) : voici le bilan et l’agenda immédiat du délégué général Moussa Sawadogo 
    Publié le
    Par
    Mamadou Ouattara
    Lecture 5 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    Les préparatifs du Fespaco 2023 avec la  28ème édition prévue en Février-Mars 2023, dans environ 18 mois (et non dans 24 mois, ou deux ans comme d’habitude, du fait du report lié à la Covid 19) sont déjà au cœur de l’agenda du délégué général du Festival. Moussa Sawadogo qui compte récupérer quelques temps, fait déjà le bilan de la 27ème édition , et parle des perspectives dans l’interview ci-dessous. 

    Quel bilan  pouvez-vous  dresser de la 27ème édition du Fespaco qui vient de prendre fin ?

    Nous pouvons dire que nous sommes satisfaits comme nous l’avions annoncé. Au début de l’année, nous avions dressé un programme artistique et  les objectifs de ce programme ont été atteints, nous dirions à 90%. Nous sommes parvenus à mettre en place ce Fespaco-pro, déplacer le Mica (Ndlr : Marché international du cinéma africain et de la télévision) au siège du Fespaco. Nous sommes parvenus à présenter les 99,99% des films que nous avons demandés.  Nous avons réussi à organiser ces rencontres professionnelles. Nous sommes entièrement satisfaits. C’est vrai qu’il y a eu quelques défaillances au niveau de l’hébergement des invités et autres,  et des arrivées. Mais cela n’est pas du fait d’une mauvaise volonté mais c’est simplement dû à la situation sanitaire. 

    Nombreux sont les compagnies aériennes qui ne desservent plus le Burkina Faso. Certainement, il y a eu un embouteillage.  Je tiens une fois de plus à m’excuser auprès des personnes qui devraient être à Ouaga et qui n’y ont pas pu ou qui ont eu des agréments avant d’accéder à leurs chambres d’hôtel. Nous sommes surtout satisfaits d’avoir réussi à organiser un  événement de cette envergure dans cette situation. Vous savez que  la plupart des pays de la sous-région et de l’Afrique   sont minés par cette situation sécuritaire. Arriver à organiser un événement dans ces genres de conditions, révèle d’un grand défi. Je tiens à remercier les autorités burkinabè  qui ont  pris la décision de continuer. Je tiens à remercier nos partenaires techniques et financiers malgré leurs hésitations, nombreux sont ceux qui nous ont rejoints. Nous leur en sommes totalement reconnaissants.

    Combien  de Prix avez-vous décerné lors de cette 27ème édition du Fespaco ?

    Nous avons octroyé au-delà des Prix officiels, hier (Ndlr : samedi 23 octobre 2021) au palais des sports, nous avons octroyé des Prix Yennenga post-productions, au niveau du Mica. Une trentaine de Prix ont été attribués

    Hier, vous avez dit qu’il y avait 1500 festivaliers. Ont-ils tous été pris en charge ?

    En aucun cas, le Fespaco ne prend en charge 1500 festivaliers. En aucun cas, un festival ne prend en charge tous ses festivaliers. Nous ne  prenons en charge que les réalisateurs qui ont leur film en compétition ou ceux qui sont là pour animer les colloques ou les panels et autres. Il faut arrêter de penser qu’un festival doit prendre  en charge tout le monde. En aucun cas, cela n’existe. Ce n’est pas parce que c’est le Fespaco, c’est le Burkina Faso, qu’on en charge tout le monde. On prend en charge le fondamental. C’est-à-dire ceux   qui ont leurs films invités officiellement au Fespaco.  

    Et nous prenons en charge ceux qui animent ces films, ces rencontres professionnelles, ces ateliers professionnels. Même si nous avons une  bonne volonté, nous n’avons aucune possibilité de prendre en charge tous les 1500 professionnels.  En tant que Fespaco, nous ouvrons une plateforme, un espace et c’est à ces professionnels-là de venir entre griffe faire leurs business, de rencontrer des personnes. On ne peut ouvrir un espace et ouvrir toutes les commodités pour ceux-là.

    Quelles sont les retombées économiques, culturelles, diplomatiques et politiques pour le Burkina Faso ?

    Retombées politiques, nous sommes déjà très fiers d’avoir relevé ce défi de montrer au monde entier  que nous sommes capables d’organiser de grands événements dans de telles situations. La mauvaise publicité qui se fait sur le Burkina, depuis quelques jours est réduite à néant parce que nous montrons une autre image du Burkina Faso. C’est-à dire  nous avons été capables d’organiser le Fespaco   contrairement à certains pays qui n’ont pas pu organiser leur festival.

    Côté organisation  du Fespaco, que fait le ministère de la Culture, le délégué général  du Fespaco et le président du comité d’organisation du Fespaco ?

    Excusez-moi, c’est une question à laquelle je n’ai pas envie de répondre. Mais  je sais où vous voulez en venir.   Sache que le festival est organisé par la délégation générale du Fespaco. C’est notre   ministère de tutelle qui nous vient en appui avec son comité national d’organisation.

    Donc, combien coûte un Fespaco ?

    Aucun festival n’a un prix. On ne peut pas vous donner un chiffre. Au-delà de notre budget   très faible d’un 1,5 milliard, il y a des soutiens techniques qui nous accompagnent avec du matériel comme ce qu’on a vu avec les partenaires sénégalais, avec d’autres partenaires. On ne peut estimer. Nous voulons au soir de ce festival savoir  combien tout le monde est heureux. Arrêtons de donner des chiffres. L’essentiel, ce sont les retombées. Ce sont les impacts que nous arrivons à imposer qui nous font plaisir.

    Est-ce que vous pensez déjà à 2023 ?

    Je ne pense pas à 2023 mais je pense déjà  à récupérer. Je suis délégué général du Fespaco, cela fait un an. Dès    que je suis arrivé, j’étais en face d’un gros défi. C’était de réformer le contenu artistique, qui m’a pris  beaucoup de travail, beaucoup d’énergie, beaucoup de réflexion, beaucoup de voyages. Mettre en application ces réformes demande beaucoup d’énergie. Vous avez vu comment l’organisation s’est passée.  C’était au forceps avec la question sanitaire et sécuritaire. Pour le moment, je ne sais pas. Si je suis là en 2023, on verra.

    Avez-vous un appel à lancer aux festivaliers africains ?

    Je dirai à tous les festivaliers  pas africains mais du monde   de croire et d’accepter que le Burkina est un pays fréquentable. Le Burkina n’est pas peint en rouge comme on peut le croire. Le Burkina reste un pays en fête capable de relever les grands défis. Le Burkina demeure le pays qui continuera à  hisser  très haut le drapeau du cinéma sur les sites du Fespaco. Les autorités du Burkina Faso mettront toujours en œuvre les moyens nécessaires pour que le Fespaco demeure le Fespaco

    Interview réalisée par Mamadou Ouattara, à Ouaga

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