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    Journée mondiale de la culture africaine : immigration clandestine ou dessous d’un concept (Causerie, Abidjan)

    Journée mondiale de la culture africaine : immigration clandestine ou dessous d’un concept (Causerie, Abidjan)
    Publié le
    Par
    Charles Kouassi
    Lecture 4 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    Poète, enseignant et homme de culture, José Guébo Yoroba a animé une causerie sur le thème de l’immigration clandestine, le vendredi 24 janvier 2020 au village Ki-Yi à Abidjan dans le cadre de la journée mondiale de la culture africaine. 

    « Nous n’avons pas fini de polémiquer sur la question de l’immigration clandestine que la récente découverte du corps sans vie du jeune ivoirien, Ani Guibahi Barthélémy Laurent dans le puits du train d’atterrissage du vol AF703 en provenance d’Abidjan, à Paris vient nous montrer combien cette question reste d’actualité », a introduit le conférencier. Il a ensuite décliné le phénomène migratoire sous quatre aperçus : le concept lui-même, la corrélation entre immigration et émigration, les chiffres et l’éthique.

    L’immigration clandestine : un concept piégé

    Selon lui, l’on parle plus de l’immigration clandestine dans les médias lorsqu’une personne se déplace d’un point A à un point B.

    « C’est un concept chargé d’idéologie, coupable et partisan. Il présuppose que le monde est séparé, que l’humanité est éclatée, balkanisée, au point où lorsque quelqu’un se déplace d’un point à un autre, elle le fait de façon légitime ou illégitime » a-t-il constaté.

    M Josué Guébo Yoroba a pris à contre-pied la question de l’immigration clandestine (piégée) en la liant aux autres terminologies que sont, l’émigration, l’immigration et la migration tout court. Il a ajouté qu’on dit de quelqu’un qu’il est un immigré clandestin lorsque sa présence sur un territoire n’est pas conforme aux règles d’entrée sur ce territoire : « Dans ce cas, on dira que les colons qui ont déporté les africains le temps de l’esclavage et la colonisation étaient des migrants clandestins. Le problème est que personne n’en parle. Alors que ce qui est vrai aujourd’hui avec les départs des jeunes africains quelque soit le moyen utilisé vers l’Europe était vrai hier avec l’arrivée des Européens sur le continent africain ». 

    Qui a la légitimité de décréter si l’immigration est bonne ou mauvaise ?

    Pour lui si les termes, ‘’émigration et immigration’’ sont vus selon la position du locuteur (immigration pour celui qui voit venir, émigration pour celui qui voit partir) le tout définit un phénomène vieux comme la parution de l’ Être m humain. Du point de vue génétique dira-t-il, c’est bien le spermatozoïde (ils sont 15 millions par millilitre de sperme, ndlr) qui a le plus d’endurance qui franchit l’ovule pour créer la fécondation à la rencontre de l’ovocyte. Dans ce cas, poursuit-il, chaque personne qui naît  est déjà un migrant valeureux et chaleureux. 

    Malheureusement au lieu de célébrer le phénomène et même l’assimiler à un creuset de brassage des cultures, il se trouve des gens qui donnent un écho réducteur du phénomène en s’appuyant sur les moyens souvent peu recommandés utilisés par une certaine jeunesse africaine mal informée et mal formée pour atteindre les côtes occidentales.

    Selon l’Unesco, environ 740 millions de personnes sont concernées par une migration interne contre 200 millions pour la migration externe dans le monde. Soit environ 3% des 7 milliard de populations  que compte le monde.

    Avant la conférence, Josué Guébo Yoroba a présenté plusieurs œuvres d’arts africains exposées sur l’autel du Hall du village Ki Yi. 

    « Nous avons des choses à proposer, des valeurs à exporter. Il faudra juste prendre conscience de leur existence car elles existent réellement » , a-t-il noté m.

    La première édition de la journée mondiale de la culture africaine (JMCA) a été lancée à l’Hôtel du District d’Abidjan le même jour, suivie d’une parade au rond-point de Treichville des communautés africaines présentes à Abidjan et venues de la sous-région dans leurs tenues traditionnelles.

    La célébration de la JMCA 2020 à Abidjan, après l’adoption d’une résolution de l’Unesco dans ce sens, a vu la présence de John Ayité Dossavi, journaliste culturel et président du réseau africain des promoteurs et entrepreneurs culturels (Rapec), principal initiateur de l’idée de l’adoption d’une Journée internationale  en l’honneur de la culture africaine et afro-descendante. 

    John Ayité Dossavi a été invité par l’agence Totem Communication dirigée par Alafé Wakili, patron des médias, l’Intelligent d’Abidjan et Afrikipresse; agence  qui a décidé de contribuer à la valorisation de la culture africaine. 

    Philippe Kouhon

     

     

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