Selon Joël N’Guessan, membre du conseil politique du Rhdp, le mot pardon n’est pas apparu dans les discours de l’ex Président ivoirien Laurent Gbagbo, au cours de sa récente visite en pays Wê, dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire.
“Le mot pardon n’est apparu nulle part dans ses discours”, affirme l’ex ministre et ex porte-parole du Rhdp Joël N’Guessan , après la tournée dans le Cavally et le Guémon du Président du parti des peuples africains de Côte d’Ivoire (Ppa-Ci), Laurent Gbagbo le vendredi 8 avril 2022, et le samedi 9 avril 2022. Ci dessous son analyse sur cette visite.
Dans quelques semaines, je publierai mon prochain ouvrage intitulé « Réconciliation et Dialogue Politique – l’Eternel Recommencement – Pourquoi ? »
Dans cet ouvrage, je m’essaie à comprendre et à expliquer les causes de ces fréquentes rencontres et dialogues (fortement médiatisés). Le constat général qui se dégage de mes analyses, c’est que la triptyque Repentance – Pardon – Réconciliation ne fait pas partie du mode de pensée de la plupart des dirigeants politiques ivoiriens.
Cet ouvrage de près de 220 pages tente de présenter sans partie pris et avec objectivité les causes profondes et factuelles du dialogue sans fin.
La récente visite de l’ex Président ivoirien Monsieur Laurent Gbagbo en pays Wê est venue une fois de plus confirmer mes analyses. À aucun moment de sa visite, le mot pardon n’est apparu nulle part dans ses discours. Certains de ses proches avec qui j’ai échangés m’ont dit qu’il n’a pas à demander pardon au peuple Wê. Car, ce n’est pas lui qui est à la base des tueries de Duékoué.
Ce que ces derniers oublient dans leurs modes de pensées, c’est que quand on a été élu président de la République et que l’on a prêté serment sur notre Constitution, en jurant devant le peuple de Côte d’Ivoire de veiller à l’intégrité du territoire ivoirien et à la protection des populations, il est moralement indécent de ne pas accepter sa part de responsabilité dans les nombreuses tueries avant, pendant et après la crise post-électorale de 2010/2011.
Monsieur Laurent Gbagbo a gouverné la Côte d’Ivoire de 2000 à 2010. Si le pays a été divisé en deux avec l’apparition d’une rébellion, c’est qu’il n’a pas été capable d’assurer l’intégrité du territoire ivoirien. S’il y a eu des milliers de morts pendant cette période, c’est qu’il n’a pas su protéger les ivoiriens comme il l’a juré au moment où il prêtait serment devant le peuple de Côte d’Ivoire.
Ne serait-ce que pour ces deux points, le pardon devient un impératif moral national. Se Repentir et demander Pardon parce qu’on a été incapable de respecter son serment, cela ouvre la voie à la véritable Réconciliation. C’est à cette condition que les ivoiriens seront prêts à pardonner à leurs dirigeants politiques qui ont fait preuve d’incapacité dans l’accomplissement de leurs missions. Pour terminer, je fais remarquer que lors de la tournée du Président du PPA-CI, Monsieur Laurent Gbagbo en pays Wê, la banderole à l’effigie du Président BEDIE, Président du PDCI, a attiré mon attention.
Sur cette banderole il était inscrit « Le Président BEDIE et le PDCI demandent pardon au peuple Wê ».
Je crois que cela devrait inspirer leurs alliés du moment. Le moment est peut-être venu que le désir de propagande politique ou politicienne laisse la place aux véritables valeurs humaines. La paix dans notre pays ne viendra ni du pays Wê, ni du pays Senoufo, ni du pays Baoulé, ni du pays Bété etc… la paix viendra de nos cœurs et du respect de nos valeurs morales et humaines.
Le Ministre Joël N’GUESSAN
Membre du Conseil Politique du RHDP