Le Ministère des Ressources Animales et Halieutiques (Mirah) en collaboration avec Next sustainable initiatives (Nsi) a initié, du 08 au 10 décembre 2022, le premier Sommet de l’élevage d’Abidjan. C’était un pôle d’exposition de près de 700 animaux de 54 espèces avec la participation de 300 exposants, dans le but de créer un cadre de réflexion sur les enjeux et défis de la sécurité alimentaire en protéines animales et halieutiques.
Les vétérinaires, les bouchers, les mareyeurs, les pisciculteurs, les éleveurs, les chevillards, les entreprises agro-industrielles, les étudiants et bien d’autres ont pris part au rendez-vous d’excellence du secteur des ressources animales et halieutiques. À cet effet, près de 700 animaux de 54 espèces étaient présentés aux visiteurs.
Les trois journées de ce sommet ont favorisé la rencontre des acteurs majeurs. À travers des panels de haut niveau, des conférences inspirantes, des expositions, les participants ont échangé sur les enjeux et défis de la sécurité alimentaire en protéines animales et halieutiques. « Merci Mirah ! C’est une initiative de monsieur Sidi Touré, le Ministre des Ressources Animales et Halieutiques, qui nous permet de présenter nos différents projets et d’échanger avec des professionnels pour une meilleure connaissance des filières de l’élevage en Côte d’Ivoire », s’est réjoui Moussa Diarra, le secrétaire général (Sg) du Groupement national des éleveurs de ruminants de Côte d’Ivoire (Gner-Ci).
En effet, le thème du Sommet de l’élevage 2022 s’intègre parfaitement dans la démarche du gouvernement ivoirien qui consiste à promouvoir l’élevage, la pêche et l’aquaculture qui ont longtemps souffert d’un faible financement. « Nous, éleveurs ivoiriens de moutons sahéliens, attendions ce beau projet de notre ministère de tutelle pour mettre en exergue notre travail abattu depuis plusieurs années dans le pays. L’élevage occupe une place prépondérante en Côte d’Ivoire. Avec un peu d’accompagnement des autorités étatiques, on pourra accélérer l’autosuffisance alimentaire », a confirmé Paul-Marie Ismaël Sonan, gérant de Terre neuve (Tn), une société spécialisée en production animale et végétale.
En outre, il a dénoncé l’une des difficultés du secteur : « l’absence de main-d’œuvre compétente ». « Nous importons des moutons. Nous travaillons avec des vaches exotiques. Ces animaux rencontrent des pathologies que les vétérinaires locaux ne maîtrisent pas. En plus, quand on cherche des techniciens pour suivre nos exploitations, nous les trouvons difficilement », a répliqué Paul-Marie Ismaël Sonan.
Selon lui, les techniciens d’élevage préfèrent se lancer dans l’aviculture en opposition à l’élevage des moutons ou des bœufs. Pourtant, il est plus rentable. « C’est l’élevage des espèces à cycle long. Alors, il faut un fonds de roulement assez important afin d’en tirer profit », a-t-il expliqué.
En présence de Laurent Tchagba et Jean-Luc Assi, les Ministres des Eaux et Forêt, et de l’Environnement et du Développement Durable, Sidi Tiémoko Touré a affirmé que le secteur des ressources animales et halieutiques est très riche. Pour sa part, la jeunesse qui est la prunelle des yeux du président de la République, Alassane Ouattara, doit investir dans un tel secteur, en vue de contribuer à la croissance économique de la Côte d’Ivoire. « Le sommet a inculqué l’esprit d’entrepreneur aux jeunes. Ils doivent travailler pour être indépendants. Cela fera d’eux les élites de demain », a retenu Yacouba Kodio, le Sg de l’Union nationale des transformateurs de la Filière Bétail-Viande (Unatbvi).
Les recommandations issues des travaux sont les suivantes : Améliorer l’accès aux financements pour favoriser le développement des projets industriels, réhabiliter l’ensemble des ranchs et stations d’élevage, créer des couloirs de transhumance pour éviter les conflits entre éleveurs et agriculteurs, mener une lutte efficace contre les abattages clandestins, s’approvisionner exclusivement auprès des prestataires agréés (pour les grandes surfaces, les restaurants et les cantines), créer un fonds de soutien au secteur des ressources animales et halieutiques et faire la promotion des professions du secteur.
Le secteur des ressources animales et halieutiques est le domaine d’activité d’une importante partie de la population. Son développement s’avère indispensable. C’est la raison pour laquelle l’organisation du Sommet de l’élevage est désormais un évènement majeur des rencontres internationales en Côte d’Ivoire.
Jessica MEDEBODJI