Les lauréats du concours littéraire “Penser la Côte d’Ivoire”, initié par l’écrivaine, artiste et universitaire ivoirienne Véronique Tadjo, ont reçu officiellement leur prix le vendredi 6 mars 2020 à l’institut Goethe à Abidjan. 

“Penser la Côte d’Ivoire en 2020 est l’histoire d’une rencontre d’idées et d’aspiration. Un appel à réflexion qui permettrait à tous ceux qui le souhaitent d’exprimer leur vision de la Côte d’Ivoire à l’orée des élections présidentielles de 2020. Pour beaucoup de pays sur le continent, les élections présidentielles d’une manière générale sont trop souvent cause de tensions politiques et sociales.”, a dit  Véronique  Tadjo au sujet des motivations du concours qui devra permettre une prise de conscience collective sur les tensions à l’approche des joutes électorales d’octobre 2020 en Côte d’Ivoire.

Le défi n’était pas simple, il fallait utiliser sa capacité d’analyse tout en laissant parler son cœur, savoir s’exprimer à plusieurs niveaux. La récolte a été bonne. Nous sommes heureux des textes primés dont la qualité est indéniable. Ces voix différentes se complètent et s’imbriquent permettant au débat de toucher toutes les sensibilités”, a poursuivi Véronique Tadjo, également présidente du jury. 

Les lauréats du concours ont reçu respectivement un million de francs Cfa pour la première place avec “Au fond de nous-mêmes” de Yao N’guessan, six cent mille francs Cfa pour la deuxième place avec “Cri d’une femme qui veut la paix” de Annick Kouakou et quatre cent mille francs Cfa pour la troisième place ex-aequo pour “La feuille ne pourrît pas le jour de sa chute dans l’eau” de Issiaka Diakité-Kaba et “Comment je pense la Côte d’Ivoire” de Guy-Charles Ahondjo. 

Véronique Tadjo a lancé un appel pour que le livre soit un instrument de promotion du dialogue social et de débat d’idées afin de participer à la pacification de la société ivoirienne qui reste encore très clivée notamment sur les questions politiques. 

L’identité d’un pays s’exprime dans sa littérature orale ou écrite. Celle-ci étant l’âme de la nation, son prince spirituel : poésie, roman, nouvelle, conte et essai sont le reflet de l’histoire et des enjeux contemporains. Au fil du temps, on y trouve les valeurs, les joies et les craintes de chaque génération. Le débat d’idées est une exigence si l’on veut parvenir à la cohésion sociale et à l’adhésion véritable du projet national. Il est le meilleur remède aux passions partisanes et à la violence. Entendre l’autre, comprendre son point de vue pour pouvoir mieux discuter, apprendre à s’écouter et à se parler. Nos savoirs doivent être partagés car nous sommes tous concernés les uns comme les autres confrontés à de nombreux défis présents et à venir. C’est en fusionnant nos énergies que nous réussirons en tant que peuple, en tant que nation et en tant qu’être humain“, a-t-elle plaidé. 

Yaya K.