Dans son article “Insertion professionnelle des albinos : Un véritable défi en Côte d’Ivoire”, écrite en septembre 2021, Mélèdje Tresore affirme : « qu’en Côte d’Ivoire, les personnes atteintes d’albinisme peinent à trouver du travail. Seulement une trentaine d’entre elles ont réussi à intégrer ».
N’est-ce pas cette marginalisation des albinos qui a conduit la native du Congo Brazzaville à écrire « Mwinda, la petite lumière » ? D’autant plus qu’elle accorde une importance particulière au bien-être. L’atteste ses dires : « Etant de père Béninois, de mère Congolaise, et étant moi-même de nationalité ivoirienne et vivant depuis des nombreuses années en Côte d’Ivoire après avoir passé mon adolescence en France, je me considère comme une citoyenne du monde et pense que ma patrie se trouve là où je me sens bien ».
Flore Hazoumé n’est pas inconnue dans le milieu des lettres et de la communication en Côte d’Ivoire. Elle y vit depuis 1979, au moment où elle étudiait l’anglais à l’Université d’Abidjan, devenue Université Félix Houphouët-Boigny. Au sein de l’Association des Ecrivains de Côte d’Ivoire, elle a été secrétaire chargée de la communication.
Flore Hazoumé est plus connue pour ses productions livresques, notamment, “Rencontres”, en 1984 ; “Cauchemars” en 1994 et surtout “La vengeance de l’Albinos” en 1996.
Dans “Mwinda, la petite lumière” Mwinda est une petite fille de dix ans. Elle n’est pas une personne ordinaire. Elle est différente des autres membres de sa famille. Issue d’une famille où tout le monde est de teint noir foncé, elle se sent isolée, parce qu’elle est née albinos.
La rentrée des classes ne la rend aucunement heureuse parce qu’elle sait qu’elle sera un sujet de moquerie, à cause de la couleur de sa peau, son handicap. A l’école, ses amis affirment que c’est une fille adoptée. Cette idée la rend triste. La tristesse l’envahit et la rend silencieuse. Voyant le silence de Mwinda, sa mère lui explique avec preuves à l’appui, qu’elle est bien sa fille. Elle lui explique que son état physique est le fruit d’un manque de mélanine dans son corps. Cette explication rassure Mwinda, surtout venant de sa mère.
Mais, cela ne l’empêche d’être intimidée par ses camarades de classe. Pendant le week-end, là, où toute sa vie va être bouleversée, une femme, en réalité un ange, pour la gentillesse de Mwinda lui fait dire un vœu. Voilà que la couleur de peau changea d’un coup.
Pendant qu’elle pense avoir pris la meilleure des décisions, cela ne dura point. Elle souhaite revoir cet ange pour lui donner la couleur de sa peau antérieure. Elle a compris que l’acceptation de soi est importante et qu’être différente des autres physiquement n’est pas forcément un handicap. L’ange lui réapparaît dans le corps d’une vieille. Va-t-elle exaucer à nouveau son vœu ?
Flore Hazoumé, dans ce livre de jeunesse illustré, “Mwinda, la petite lumière”, transmet une belle leçon de vie à propos des différences physiques, de couleur et l’acceptation de soi.
“Mwinda, la petite lumière”, Flore Hazoumé. Les Classiques Ivoiriens. 2023.
Avec la contribution de Christelle Koffi
