C’est une histoire qui m’a été contée. Dans un royaume, un roi décède subitement, alors qu’il était en très bonne santé. Pendant que la cour royale s’apprêtait à annoncer la mauvaise nouvelle, dans la même famille, à 30 minutes près, naquit un enfant. Une bonne nouvelle. Le bébé en question est devenu une personnalité très riche et incontournable avec des attitudes philantropiques : Il aime, aide, partage sans compter, et rassemble tous les fils et filles de sa contrée, voire au-delà. Ce sens du partage étant parvenu aux oreilles du grand chef des 31 royaumes de l’empire, a concouru à son appel par celui-ci auprès de lui, au point où il en devint son plus proche collaborateur et mieux, son principal porte-parole.
Et ce, Dr Paul Hervé Agoubli, enseignant-chercheur à l’Université Félix Houphouët-Boigny l’illustre bien dans son propos lorsqu’il dit : « c’est un roman de voyage. Par le mouvement du héros et de sa description entre le monde rural et urbain, le récit vit par sa dynamique cinétique entre le monde rural et urbain, c’est-à-dire qu’il est en mouvement et fortement dialectique ».
“Une étoile dans l’ombre d’une vie” du professeur Kouassi Koffi Mathurin est un rappel à ce qui caractérise l’expérience humaine. C’est la raison pour laquelle il affirme que l’action de chaque jour se suffit rarement à elle-même; elle a besoin de souvenirs et d’expérience qui l’exactent. En le lisant, on a l’impression de lire une histoire comme tout autre. Pourtant loin s’en faut. Ce livre nous enseigne à bien des égards des multiples leçons de vie : la sollicitude et le dévouement pour les siens.
En effet, dans la bourgade de Souafouet vit un ancien combattant du nom de Sanzan. Il a l’habitude de commissionner un jeune homme du nom de Agouah, un non alphabétisé. De par cette relation, il lui trouve une reconnaissance qui lui vaut un séjour en ville où il lui acquiert également un emploi à la compagnie de chemin de fer.
À la suite de cela, son oncle Anouanzè, lui choisit son épouse et consacre son union coutumière. Alors qu’il arrive en ville avec son épouse, il voit le contraste existant entre sa tradition et la civilisation occidentale. Plus précisément à l’occasion du séjour de sa compagne qui, après un accouchement tumultueux, se retrouve à “l’hôpital des Blancs”. Là-bas, il se rend compte des oppositions existantes entre sa tradition et celle dite occidentale. Cette-ci a ses règles fondamentalement différentes de la sienne.
Aussi, se rappelle-t-il, face à ses nombreux interdits qui lui sont servis, de l’éducation que ses parents lui ont inculquée, notamment celle de sa défunte mère et de son mentor, il ne manque pas de se révolter du fait du mépris des rites et valeurs traditionnelles. Ceux-ci sont foulés aux pieds dans cet hôpital dont la parcelle était une propriété de sa famille.
Face à ce mépris il décide de se révolter, mais son sens de la responsabilité et la présence de son fils naissant calme ses ardeurs. À ce moment précis, il trouve la force en lui de se souvenir de l’amour à lui, porté par sa mère ainsi que sa désormais responsabilité parentale. Ce qui l’emmène à s’abstenir de toute révolte.
Après cet incident, il retourne à la maison où il trouve son cousin, le fils de son oncle Anouanzè. Ce dernier lui intime l’ordre de retourner à Souafouet d’urgence.
De quel message était-il porteur, ce cousin ?
Pourquoi cette information si urgente lui parvient-il le jour de la naissance de son fils ?
La réponse à cette question est bien dans ce roman de 83 pages, dont l’auteur est un sachant et non des moindres, un élu de la Nation des 8èmeet 9ème législatures de la République de Côte d’Ivoire.
“Une étoile dans l’ombre d’une vie” Kouassi Koffi Mathurin. Gad Editions. 2024.
Avec la collaboration d’Éric Onle.
