Affirmant avoir été vendue comme objet sexuel et esclave, l’Ivoirienne Dago Marie-Paule Honnorat lance un appel au secours depuis Oman.
C’est dans une vidéo d’environ 5 minutes, et en sanglots que Dago Marie-Paule Honnorat, âgée de 27 ans selon elle, explique avoir été «vendue» par son propre oncle, à des personnes de mauvais aloi, originaires d’Oman, en Asie.
Elle appelle au secours.
Le témoignage de la nièce présumée de Griké Makagnon
L’oncle complice présumé des faits se nomme Griké Makagnon, selon la victime. “Il m’a fait croire que je venais en Europe pour suivre une formation. Son numéro de téléphone ne passe plus lorsque je l’appelle (elle nous communique le numéro : Ndlr). Je suis de la région de Lakota. Ma mère s’appelle Dakouri Laga Hortense. Je ne connais pas mon père parce que je ne l’ai jamais vu. J’ai perdu ma mère lorsque j’avais deux ans. Mon village c’est Bobolélé, mais j’ai été élevée dans mon village maternel qui s’appelle Néko Tiégba”, témoigne à Afrikipresse la nièce présumée de Griké Makagnon.
Sos et appel au secours ….
Puis la jeune dame de revenir sur la vidéo en question qui a été virale sur les réseaux-sociaux.
« On m’a conseillé de la supprimer parce que je pourrais perdre ma vie ici à cause de ces dénonciations que j’ai faites. Mais je voulais à travers vous lancer cet autre message afin que les autorités de la Côte d’Ivoire viennent m’aider « Bonsoir chers parents. Au papa Alassane Ouattara. J’ai quatre enfants. J’ai laissé mes enfants au village et je suis venue ici. Je n’ai pas maman, je n’ai pas papa. Je n’ai rien. Je ne sais qui appeler pour venir à mon secours. Je n’ai rien. Je ne sais pas comment faire. Actuellement, je souffre, je suis dans la souffrance. Aidez-moi. Aidez-moi, aidez-moi, sinon, je vais mourir ici à Oman, où je suis. Je ne sais pas comment faire pour retourner en Côte d’Ivoire. Je ne sais pas. Si j’avais un père ou une mère, j’allais les appeler. Aidez-moi à sortir d’ici, je vous en prie, je vous en prie. Ma vie est en danger. Je souffre, je souffre, aidez-moi. Je n’ai pas connu ma mère qui est morte quand j’avais 2 ans. Mon père lui-même, je ne connais même pas son nom. La dame (sa première patronne pour laquelle elle est venue : Ndlr) veut arracher mon téléphone. Si elle me le prend, je suis morte. Je vais perdre ma vie dans de telles conditions. Car, c’est grâce à ma deuxième patronne que je suis encore en contact avec vous. Je suis morte. Je vous en prie… »
Angoisses et inquiétudes
Lors de nos échanges, entre deux sanglots, elle est revenue sur les conditions de son arrivée à Oman, et sur la souffrance qu’elle a endurée.
« Lorsque je suis arrivée à l’aéroport, c’est un arabe qui est venu m’accueillir et c’est lui qui m’a dit que je ne suis pas en Europe mais à Oman. Pardonnez faites quelque chose pour me sortir de là. Je souffre. J’ai été continuellement violée par des jeunes chez ma première patronne. J’étais un objet sexuel pour eux, avant de me retrouver dans un nouveau lieu. Je vous en prie, sortez-moi de là. Je suis fatiguée monsieur », a-t-elle dit à cet effet.
À la question de savoir comme pourrait être localisée sa zone d’habitation, Dago Marie-Paule Honnorat a dit ceci : «Je ne saurai vous le dire parce que je ne connais personne et tout est écrit en arabe. Par ailleurs, je peux vous envoyer ma géolocalisation que quelqu’un a faite pour moi (Elle nous envoie des captures d’écrans de sa géolocalisation : NdlR). Je ne connais pas le nom du village où nous sommes. Tout est écrit en arabe. Pardonnez, aidez-moi, ne me laissez pas tomber (…) Je ne sais comment faire pour sortir d’ici. J’ai l’envie de voir mes enfants. Quand je pense à mes enfants, ça me fait pleurer »
Les autorités ivoiriennes alertées
Le ministère de la femme de la famille et de l’enfant a été informé du dossier dans la matinée du lundi 21 novembre 2022. Selon des informations parvenues ensuite a Afrikipresse, Mme la ministre a donné des instructions pour que le ministère des affaires étrangères soit informé en vue de travailler sur les faits qualifiés de ‘’traitre de personne’’. Du côté du Ministère d’État ministère des Affaires étrangères, Afrikipresse a appris que le dossier n’est pas étranger sur le bureau de l’ambassadeur de la Côte d’Ivoire à Oman. Notre contact a promis faire «toute la lumière » sur cette affaire après consultation de sa hiérarchie.
Claude Dassé