2 ans après la mort d’Amadou Gon Coulibaly, proches collaborateurs, membres du gouvernement et plusieurs personnes étrangères à sa famille racontent les valeurs qu’incarnait l’homme devant sa famille. C’était le vendredi 8 juillet 2022 à la salle de conférence de l’hôtel Mont Korhogo. Un autre moment douloureux pour ses parents de savoir que leur fils a vécu sous le poids de perceptions et clichés erronés.
8 juillet 2020-8juillet 2022. Voilà 2 ans jour pour jour que le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly a quitté le monde des vivants. C’est aussi ce jour anniversaire de son décès qui a été choisi par la caravane de dédicace du livre « Amadou Gon Coulibaly, le cœur et l’Esprit » pour son escale à Korhogo. Et comme au premier jour de son inhumation ou encore des différentes commémorations de l’anniversaire de son décès, ils sont encore nombreux, les membres de sa famille politique, le RHDP, membres du gouvernement et proches à effectuer le déplacement de Korhogo ce vendredi 8 juillet 2022.
Amadou Gon Coulibaly et le poids des perceptions et clichés erronés.
Étaient là pour témoigner de ce qu’était réellement Amadou Gon Coulibaly contrairement aux clichés et perceptions erronés d’homme sectaire et impopulaire, les ministres Amadou Coulibaly, Amadou Koné, Mamadou Touré, Danho Claude Paulin, Nassénéba Touré, Myss Belmonde Dogo, Adama Diawara, Siandou Fofana, Issa Coulibaly, Mamadou Sangafowa, Dr Serey Doh Célestin et plusieurs personnes étrangères à sa famille.
De la bouche de tous, AGC était certes un homme public mais méconnu, souvent caricaturé, décrit comme un personnage austère et technocrate. Il avait de la carapace et de la force, mais cette image déformée de « politicien du Nord », de « Senoufo sectaire » le heurtait tout particulièrement.
« Ce projet de livre est né au printemps 2019. Le manuscrit a été réalisé entre septembre 2019 et avril 2020. Amadou Gon Coulibaly veut se raconter, se faire mieux connaître des siens. Il veut partager sa part de vérité. C’est lui-même qui évoque la possibilité d’écrire » écrivent en Avant propos les co-auteurs Zyad Limam et Venance Konan dès les pages 6 et 14 du livre.
Mais pourquoi Amadou Gon Coulibaly a souhaité se raconter lui-même dès 2019 alors qu’il ne sera désigné candidat du parti présidentiel (RHDP) qu’en mars 2020, pour les élections d’octobre 2020 ?
Y avait-il un calcul politique derrière ou une simple volonté de dire ce qu’il est réellement et ce qu’il attend de la jeune génération de politiciens, contrairement aux faux clichés que l’on lui colle ?
AMADOU Gon Coulibaly : Pourquoi j’ai écrit ce livre ?
Pour savoir les motivations de l’ex Premier ministre Amadou Gon Coulibaly à écrire sa propre histoire, il faut se référer à la page 16 du livre.
« Ce n’est pas un livre programme. C’est tout d’abord mon récit, mon histoire. Ce qui compte à mes yeux c’est de vous dire qui je suis. De me présenter à vous, à mes concitoyens tout d’abord, à ceux qui ne me connaissent pas , à ceux qui croient me connaître par le biais de mon image officielle et à ceux qui pensent que Gon est ceci ou cela. Ce texte est ma part de vérité, au-delà des clichés et des a priori sur ma personne », telle était les raisons premières de ce livre.
Mais le paragraphe sera complété aux dires de Venance Konan en mars 2020 peu après sa désignation comme candidat du RHDP aux élections d’octobre 2020.
Et là le candidat Amadou Gon Coulibaly ajoutera : « A un certain niveau de responsabilité, il est nécessaire d’aller vers ses concitoyens, de se laisser découvrir, de manière transparente. Et cette exigence s’impose au moment où je vais demander aux Ivoiriennes et aux Ivoiriens de me confier le destin de la Côte d’Ivoire pour les cinq prochaines années ».
Amadou Gon Coulibaly, porteur de toutes les cultures de la Côte d’Ivoire, ses profondes convictions
A ceux qui le trouvent trop « Senoufo » sectaire, Amadou Gon répond à la page 20 : « Je suis ivoirien, porteur de toutes les cultures de mon pays. Je crois en notre identité commune mais aussi en notre diversité. Et comme tous les Ivoiriens, j’ai aussi un lien fort à mon terroir, à ma langue, à mon village(…) Je suis un enfant sénoufo. Initié au poro, cette tradition fait de moi un homme entier ».
Après cette première partie du livre (S’inscrire dans la lignée) où Amadou Gon Coulibaly raconte ses origines, la suite du livre riche de 152 pages facile à lire raconte son parcours professionnel et politique. La crise postélectorale de 2011 et enfin ses conventions.
D’ailleurs écrit-il à la page 135 : « Je ne suis pas un panafricaniste au sens classique, politique du terme. Cela a été certainement un combat valeureux à l’époque du colonialisme et des indépendances. Mais ce qui compte aujourd’hui c’est le panafricanisme économique. Ce qui compte c’est notre action en faveur de l’intégration régionale voire continentale. C’est le sens de l’histoire. Pour que nos enfants soient fiers de nous, pour rehausser le niveau de vie de tous. Aujourd’hui nous sommes des États indépendants, nous devons assumer cette indépendance tout en bâtissant une communauté plus large de destin, tout en créant des marchés de plus en plus grands, pour libérer nos énergies créatrices », dixit Amadou Gon Coulibaly.
Son message aux lecteurs et aux jeunes d’aujourd’hui
« Dans la vie il faut avoir des convictions et le courage de se battre pour elles. Le service public et l’intérêt général sont des choses extrêmement importantes. La politique ne doit pas être le domaine des médiocres (…) Le défi sera encore plus complexe pour les générations à venir. Et nous aurons besoin de femmes et d’hommes réellement au service du pays pour surmonter les obstacles(…) J’espère que mes propos inciteront des concitoyens, des jeunes à s’engager. Que ce récit me présentant tel que je suis, dans ma carrière, mes origines, les risques que j’ai pris, les convictions que j’ai eues pourra nous détourner de la caricature et générer des vocations », a conclu Amadou Gon Coulibaly (page 151 et 152).
En plus de ce livre qui raconte le « lion » comme on aime l’appeler, et des nombreux témoignages, un catalogue de plus de 200 photos retraçant la vie d’Amadou Gon Coulibaly est disponible. Une soixantaine de photos est exposée à chaque étape de cette caravane de dédicace. A en croire le ministre Mamadou Touré, président de l’institut de formation politique Amadou Gon COULIBALY (IFP-AGC), la vie et les valeurs de AGC feront l’objet d’une caravane chaque année.
Philippe Kouhon depuis Korhogo
