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    Agri-Business – Stéphane Ouédraogo (Directeur général associé de Stallion Cap Africa) : « On produit le cacao mais nos enfants n’arrivent pas à boire le chocolat »

    Agri-Business – Stéphane Ouédraogo (Directeur général associé de Stallion Cap Africa) : « On produit le cacao mais nos enfants n’arrivent pas à boire le chocolat »
    Publié le
    Par
    Joel Touré
    Lecture 4 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    L’homme d’affaires, Stéphane Ouédraogo, opérant dans le monde de la finance internationale, a pris part le vendredi 18 octobre 2024 à Bruxelles, dans la capitale de la Belgique, à un panel lors de la 10ème édition du Rebranding Africa Forum. Au cours de ce panel, celui est désormais le Directeur général associé de l’entreprise Stallion Cap Africa, a donné sa vision de l’agri-business et de la chaîne de valeur en Afrique. 

    Avant de commencer son speech à la tribune de cette prestigieuse cérémonie, Stéphane Ouédraogo a tenu à féliciter le promoteur du Rebranding Africa Forum avec qui, il a de solides liens qui datent depuis de très nombreuses années. 

    « J’aimerais saluer très fraternellement Thierry Hot pour cette 10 ème édition du Rebranding Africa Forum et adresser mes félicitations à toute l’équipe qui l’accompagne dans l’organisation de cet évènement. Chapeau bas à toi cher Thierry Hot », a-t-il dit. 

    Il a ensuite planté le décor en déclarant ceci : « L’agriculture est le premier pourvoyeur d’emplois en Afrique. Il y a des millions de personnes qui travaillent dans ce secteur. Il faut donc former les personnes qui travaillent dans cette agriculture. Amener ces personnes à utiliser les nouvelles techniques, les nouvelles technologies afin de leur permettre d’être encore plus performants ».

    Pour Stéphane Ouédraogo, il faut que les Africains consomment ce qu’ils produisent localement. « On ne peut pas parler d’industrie sans que nous-mêmes, nous ne consommons ce que nous produisons », a-t-il ajouté.

    « Aujourd’hui nous avons des pays comme le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Ghana…, qui produisent le cacao. Mais est-ce que nos enfants dans les cantines scolaires, boivent le chocolat le matin ? Non ! Est-ce qu’ils prennent le goûter à 16 heures avec une barre de chocolat ? Non ! Pourquoi on produit le cacao alors que nos enfants n’arrivent pas à boire le chocolat dans les écoles en Afrique ? On doit consommer ce que nous-mêmes nous produisons. Il faut faire de la sensibilisation dans ce sens. Parce que si on n’a pas la clientèle sur place, si on n’a pas de marché localement, il sera difficile dans les années à venir de pouvoir créer des industries pérennes. Prenons l’exemple sur la France. Ce pays a fait la promotion du lait, auprès de sa population. La France a sensibilisé sa population en disant que pour bien grandir, il faut boire du lait. Aux enfants, elle leur a dit que pour être intelligents à l’école, il faut consommer le lait. Donc vous voyez comment la France a créé un marché local. Du coup, l’État a crée un marché pour ses agriculteurs, pour ses éleveurs.  Je veux démontrer ici que si on ne sensibilise pas les populations, si on ne donne pas les outils nécessaires aux agriculteurs, on ne créera jamais de marché », a déploré le Directeur général associé de Stallion Cap Africa.

    Stéphane Ouédraogo, Directeur général associé de Stallion Cap Africa, lors du Rebranding Africa Forum à Bruxelles. © DR

    « Il y a une autre point sur lequel je vais m’attarder aussi : c’est le protectionnisme. Le protectionnisme de nos marchés doit être assuré par nos décideurs. Dans certains pays, la culture de la canne à sucre, comme au Burkina Faso, a conduit à une grande industrie, mais elle s’est rapidement confrontée à des problèmes d’exportation en face des pays comme le Brésil. Si nos États ne protègent pas nos marchés, on ne va jamais s’en sortir. On ne peut pas parler d’industrie si on ne fait pas un minimum de protectionnisme. Il y a aussi le problème des garanties. Si l’État ne donne pas des garanties comment voulez-vous qu’on arrive à des financements ? Il faut donc créer des fonds de garanties viables et fiables. Et ce n’est pas seulement les États qui doivent les créer, il faut qu’elles soient crées également par des institutions multinationales. Non seulement cela va soulager les États mais ça va créer une certaine facilité pour le financement de différents secteurs. Il faut donc que tout le monde joue sa partition. Mais je pense fondamentalement que nos États doivent prendre leurs places dans le secteur agricole », a-t-il affirmé. 

    Il a conclu en précisant ceci : « Les États permettent de donner des  garanties pour faire des levées de fonds. Pour transformer localement, cela demande d’énormément de moyens. Si l’État n’intervient pas il sera difficile de lever les fonds. Il est donc nécessaire de créer des fonds pour l’agri-business. Je vais terminer en disant que le premier financier de l’agri-business dans nos pays, c’est l’État. Et il doit être capable de jouer son rôle ».

    Aux côtés de Stéphane Ouédraogo, plusieurs autres éminentes personnalités ont participé à ce panel organisé par le Rebranding Africa Forum. Il s’agit notamment d’Albert Zeufack, Directeur Régional (Angola – Burundi – RD Congo – Sao Tomé) de la Banque mondiale,  de Massandjé Touré-Litsé, Commissaire aux Affaires économiques et Agriculture de la CEDEAO et de Hamet Aguemon, Fondateur et PDG de Finco.

    Joël Touré à Bruxelles.

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