Le climat se tend à Akoupé-Zeudji, zone en pleine transformation au niveau d’Anyama, juste après le stade olympique d’Ebimpé. Au cœur des tensions : une étendue de terrains objets d’occupations illégales. Ce désordre foncier, qui oppose depuis plusieurs mois des groupes d’intérêt aux autorités du Fonds de prévoyance militaire (FPM) et aux propriétaires légitimes, pousse le parquet à ouvrir une enquête judiciaire.
Le FPM, propriétaire légal d’un important domaine foncier, fait face à une occupation de ses terres par des personnes n’ayant ni droit, ni titre. Certaines de ces personnes se réclament abusivement de droits coutumiers ou communautaires pour justifier leur présence ou celle de tiers, qu’elles font installer de façon illégale sur ces parcelles. L’État, de son côté, entend faire respecter les titres fonciers régulièrement acquis et endiguer toute forme d’anarchie foncière.
Une série de convocations pour faire la lumière
Ainsi plusieurs personnes soupçonnées d’être à la tête des occupations illégales ont été convoquées par les services de police, sur instruction du Procureur de la République. Ces auditions, réparties sur plusieurs jours à la brigade de cherches de la gendarmerie, visent à clarifier les rôles de chacun et à démanteler d’éventuels réseaux organisés.
Les personnes convoquées sont soupçonnées d’avoir organisé ou facilité l’occupation de parcelles appartenant au FPM, souvent en échange d’une contrepartie financière. Le parquet entend déterminer leur niveau de responsabilité et faire appliquer la loi en cas de manquements avérés.
L’affaire des 910 hectares : une cristallisation des tensions
Le litige est lié projet de lotissement de 910 hectares.Ce projet, initialement destiné à l’urbanisation et à l’offre de terrains aux habitants et investisseurs, est au cœur d’une série de blocage.
Au-delà des convocations et des procédures judiciaires, cette affaire reflète des fragilités du système foncier ivoirien. Le mélange de droits coutumiers mal encadrés, de pratiques informelles, et d’une croissance urbaine rapide crée un terrain fertile pour les conflits.
L’enquête judiciaire s’appuie sur les dispositions du Code foncier et du Code pénal, qui sanctionnent sévèrement l’occupation de terrains sans titre ni droit. Si les faits sont confirmés, les personnes mises en cause pourraient être poursuivies pour occupation illégale, escroquerie foncière, ou même association de malfaiteurs selon le niveau d’organisation révélé par l’enquête.
La gestion du territoire en périphérie du Grand Abidjan ne peut se faire dans la précipitation ni dans l’illégalité. Akoupé-Zeudji, en raison de sa position stratégique et de son potentiel de développement, ne peut devenir une zone de non-droit. Le suivi rigoureux de cette affaire par les juridictions et les autorités administratives sera déterminant pour rétablir l’ordre et asseoir la légitimité des projets d’urbanisation en Côte d’Ivoire.
Charles Kouassi