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    Après la mort de Houphouët: le coup de force de trop de Bédié (Rti, Côte d’ivoire, livre Moriba)

    Après la mort de Houphouët: le coup de force de trop de Bédié (Rti,  Côte d’ivoire,  livre Moriba)
    Publié le
    Par
    Philippe Kouhon
    Lecture 3 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    Après la mort d’Houphouët décès du vieux le 7 décembre 1993, la rivalité entre  Bédié ( président de l’assemblée nationale)  et Alassane Ouattara ( Premier ministre) s’accroît et finit par faire démissionner le gouvernement. De la déchirure entre les deux  au retour de Ouattara au FMI en passant par la création du rassemblement des républicains ( RDR) par le groupe des rénovateurs issu du Pdci conduit par Djeni Kobena, que de chemin parcouru  non sans conforter le technocrate et économiste Alassane Ouattara dans sa mission d’homme d’état.

    Lorsque Houphouet décède le 7 décembre 1993 au petit matin,  la cour suprême constate la vacance du pouvoir et fait du président de l’assemblée nationale ( Henri Konan Bedie) le président de la république.  Seulement dans son communiqué,  l’instance Judiciaire ne mentionne pas la démission du gouvernement.

    Ce qui, écrit, Moriba Magassouba au chapitre 7 de son livre «  Alassane Ouattara,  la passion du devoir » à  la page 121, a mis le président de l’assemblée nationale dans tous ses états.

    Quand le peuple devait se mettre à la disposition de Bédié depuis la RTI

    Le 8 décembre,  alors que le premier ministre était en discussion avec certains dignitaires du parti opposés à la démission du gouvernement,  Bédié fonce dans les locaux de la RTI vers 20 heures.  Du prétexte qu’il souhaitait présenter ses condoléances à la nation suite au décès du vieux,  il déclare :

    « J’assume dès maintenant les responsabilités de  chef de l’état et je demande au peuple ivoirien de se mettre à ma disposition ».

    LIRE AUSSI >> Côte d’Ivoire : Les secrets des Ouattara jamais dévoilés (Moriba, livre)

    Le même soir, Balla Keita et Emmanuel Dioulo proposent au premier ministre de faire descendre 100 000 personnes dans la rue. Alassane Ouattara s’y oppose. Mieux,  il informe son épouse Dominique Ouattara de son intention de faire démissionner le gouvernement le lendemain 9 décembre. Alors que le général Palenfo et le chef d’état-major Robert Guei s’y soient eux aussi opposés,  Ouattara inflexible fait démissionner le gouvernement afin de permettre au nouveau président de former un nouveau gouvernement.

    « Pour Alassane Ouattara,  l’aventure passionnante qui avait commencé le 7 novembre 1990, avec sa nomination à la tête du gouvernement,  venait de s’achever dans des circonstances rendues particulièrement bouleversantes et psychologiquement éprouvantes,  tant la disparition du vieux que l’arrivée théâtrale de son successeur constitutionnel au pouvoir » note l’auteur à la page 126.

    De la naissance du RDR et du retour de Ouattara au FMI

    Après un séjour d’un mois en France,  le couple  Ouattara revient sur les bords de la langue Ébrié le 15 janvier 1994. Il est accueilli par une foule en liesse. Elle sera matée par les hommes du ministre de la sécurité d’alors,  Ouassenan Kone.

    « C’est très certainement ce vaste courant de sympathie que récupéreront Djeni Kobena et ses amis les rénovateurs du Pdci,  qui sauteront  finalement le pas en créant en septembre 1994, le RDR” écrit Moriba.

    Mais si toutes les attaques contre sa personne depuis sa nomination à la tête du gouvernement n’ont pu perturber le sens du devoir de l’unique premier ministre du vieux,  celui-ci concevra beaucoup d’amertume lorsqu’il fut écarté des obsèques du vieux par Henri Konan Bédié. C’est donc sans surprise qu’il a accepté volontiers de rejoindre les rénovateurs au lendemain du congrès dit de la honte du pdci tenu en avril 1994.

    Retourné à Washington en juin 1994 pour occuper le poste de directeur général adjoint du FMI,  Alassane Ouattara fera son retour à nouveau en Côte d’ivoire en octobre de la même année.

     « ADO n’est pas venu à la politique,  c’est la politique qui est venue à lui » estime son vieil ami et collaborateur à la Bceao,  le sénégalais Djibril Sakho dans un entretien avec l’auteur le 12 octobre 2008.

    Philippe Kouhon

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