La ville de Bouaké a été témoin le samedi 21 décembre 2024, d’une tension concernant l’organisation d’un arbre de Noël présidé par Jacques Assahoré ministre et président du Conseil régional. Prévue à 13h, cette cérémonie destinée à réjouir 5 000 enfants de la région n’a finalement pas eu lieu, laissant entrevoir des tensions entre des partisans de deux personnalités politiques majeures de la ville, Assahoré Jacques et Amadou Koné, ministre et maire de Bouaké.
Une question d’autorisation
Selon certains témoignages, la mairie via Amadou Koné a empêché la tenue de l’événement au motif qu’Assahoré Jacques n’avait pas demandé d’autorisation auprès de la mairie. Des appels, affirment ces témoignages, ont été passés jusqu’à Abidjan, impliquant le préfet de région et le préfet de police pour faire annuler la cérémonie.
Cependant, d’autres sources et témoignages affirment que la mairie n’a jamais explicitement interdit l’événement. Ces informations révèlent que l’activité n’était pas officiellement organisée par le Conseil régional, mais plutôt par l’épouse de Jacques Assahoré. Une demande d’autorisation a été déposée à la mairie la veille, sans qu’elle ait eu le temps d’être traitée pour que des dispositions soient prises à cet effet.
Tensions internes et avec les populations
Sur le terrain, des tensions étaient en vue entre les organisateurs eux-mêmes et certains groupes de la population, rendant l’atmosphère difficile à gérer. Face à cette situation, les forces de l’ordre ont approché la mairie qui a dit n’être pas informée de la cérémonie. Le report a été alors acté pour éviter d’éventuels débordements et affrontements.
Par ailleurs, des divergences internes sont également à noter. Car le premier vice-président du Conseil régional et bras droit du ministre Assahoré qui était avec le maire de Bouaké la veille de l’Arbre de Noël ne l’a pas informé de l’organisation de cette activité. Cette situation souligne un manque de coordination au sein des instances du Conseil régional, et entre le Conseil régional et la mairie.
Des tensions politiques sous-jacentes
Selon des sources proches des deux ministres, les relations entre Jacques Assahoré et Amadou Koné ne sont pas au beau fixe, puisque quelques jours avant l’événement, les deux hommes se sont croisés au Conseil des ministres, sans que Jacques Assahoré ne mentionne l’organisation de l’arbre de Noël à son collègue. De plus, lorsqu’il a été informé des tensions, Jacques Assahoré a directement contacté le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, sans en référer au maire de Bouaké, son collègue sur place à Bouaké. Cett situation réveille des rivalités à même de nuire à la collaboration nécessaire pour le développement harmonieux de la ville.
Vers une fraternité durable ?
Amadou Koné, engagé dans une dynamique de développement et de promotion de la ville dans une sorte de “Bouaké Branding”, a-il intérêt à entretenir ou à alimenter des tensions de cette nature ? L’incident de l’arbre de Noël à Bouaké révèle des failles dans la communication et la coordination entre acteurs politiques locaux. Si chacun est animé par la volonté de contribuer au bien-être de la population, il n’est pas impossible que la fraternité et la collaboration prévalent pour éviter de tels malentendus à l’avenir. La paix et l’entente entre personnalités politiques sont des conditions indispensables pour garantir un développement durable et inclusif à Bouaké, et en Côte d’Ivoire de façon générale.
Charles KOUASSI