Au Bénin, depuis l’annonce de la candidature de l’homme d’affaires Patrice Talon, à la présidentielle du 28 février 2016, certains hommes politiques, grands alliés du magnat ont de la peine à s’exprimer. Peur de se voir retirer le biberon, ils ont préféré se taire et soutenir le patron de la Sdi.
Pendant longtemps il a été le bailleur de l’opposition béninoise. Mais à la grande surprise de tous Patrice Talon a décidé d’être candidat à la magistrature suprême. Une décision que n’approuvent pas certains leaders politiques, mais ils ont du mal à dire non. L’argent de Patrice Talon a verrouillé et continue de mettre à l’aise certains leaders politiques. Ils en ont pris suffisamment au point où ils sont devenus incapables de s’opposer à son ambition de briguer la magistrature suprême.
Une ambition qui, qu’on le veuille ou non, est une des plus lourdes conséquences de la brouille qu’il y a eu entre lui et le Chef de l’Etat, Boni Yayi. Sur le terrain, ces politiciens n’ont pas d’arguments convaincants pour justifier la candidature de l’homme. Aucun d’entre eux n’ose s’exprimer sur le sujet et laisse le travail à la presse nationale, qui à tort ou à raison essaye de rendre plus belle l’image de l’homme.
Tout chose qui fait disparaître les leaders naturels de partis politiques des écrans de télévisions et rend pénible les processus de désignation du candidat unique de certains grands regroupements politiques. Il est clair que la candidature de Patrice Talon les met en difficulté puisqu’ils n’ont plus de bailleur de fonds et ils ne peuvent, non plus , désister en sa faveur au risque de se faire ridiculiser à la face du monde.
Ariel Gbaguidi