Les experts ivoiriens et américains se sont réunis à Abidjan, les 21 et 22 janvier 2025, pour évaluer les actions menées dans le cadre du partenariat pour la protection de l’enfance (CPC). Sous l’égide de la Première Dame Dominique Ouattara, cet échange a permis de dresser le bilan des efforts conjoints, tout en jetant les bases des initiatives futures pour lutter contre la traite et le travail des enfants.
Plus d’un an après le lancement officiel du partenariat pour la protection de l’enfance (CPC) entre les États-Unis et la Côte d’Ivoire, les acteurs de cette initiative se sont réunis à Abidjan pour le premier dialogue annuel. La rencontre, présidée par Madame N’da Bindé Nadia, représentante de la Secrétaire Exécutive du Comité National de Surveillance (CNS), a rassemblé des experts américains et ivoiriens pour analyser les progrès réalisés et planifier les prochaines étapes.
Une collaboration stratégique au service des enfants
Signé le 7 décembre 2022, le partenariat CPC traduit la volonté commune des États-Unis et de la Côte d’Ivoire d’éradiquer la traite et le travail des enfants. Lors de cette rencontre, les discussions ont mis en lumière les avancées significatives, notamment une baisse notable de la prévalence du travail des enfants, passée de 39 % en 2012 à 21,6 % en 2021. Ce progrès résulte des efforts concertés des autorités nationales et des partenaires internationaux.
Madame N’da Bindé Nadia a souligné l’importance d’une synergie d’actions pour garantir l’efficacité des initiatives. « Seule une démarche concertée peut nous permettre d’atteindre les résultats escomptés », a-t-elle affirmé, tout en appelant à une rigueur accrue dans la mise en œuvre des objectifs du partenariat.
Des actions concrètes et innovantes
Parmi les initiatives phares évoquées, la création d’une brigade spéciale de lutte contre la traite et l’exploitation économique des enfants à Abidjan illustre l’engagement de la Côte d’Ivoire à intensifier sa riposte. Cette unité, mise en place en mai 2024, intervient en complément des mesures existantes pour protéger les enfants des réseaux criminels.
Le rôle de la recherche a également été mis en exergue, avec la présentation d’une étude de l’Université de Massachusetts Lowell, visant à cartographier le phénomène et à affiner les stratégies de lutte. « Cette étude fournira des données essentielles pour adapter nos réponses », a expliqué le professeur Charles Hounmenou, l’un des auteurs de l’enquête.
Un appel à la vigilance et à la mobilisation
Malgré les progrès réalisés, les défis restent nombreux. Les conflits régionaux et les mouvements migratoires exacerbent les risques de traite des enfants, rendant la vigilance impérative. Madame N’da a insisté sur la nécessité de renforcer les dispositifs de prévention et de protection, notamment face aux formes cachées d’exploitation comme la mendicité ou le travail domestique.
Une reconnaissance internationale
Les efforts de la Côte d’Ivoire dans la lutte contre la traite des enfants lui ont valu d’être régulièrement classée dans la catégorie 2 des pays qui font des efforts significatifs pour se conformer aux standards internationaux. Ce résultat, salué par les participants, reflète l’engagement continu des autorités et des partenaires.
Ce premier dialogue annuel marque une étape importante dans la coopération entre la Côte d’Ivoire et les États-Unis pour la protection de l’enfance. En misant sur des actions coordonnées, des recherches approfondies et une mobilisation accrue, ce partenariat aspire à offrir un avenir plus sûr et prometteur aux enfants en détresse.
Philippe KOUHON
