Lors d’un échange de vœux de Nouvel An avec les militants et militantes de son parti déclaré dissous en Côte d’Ivoire, un échange diffusé via Zoom le 1er janvier 2025, Guillaume Soro, ex-Premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale en Côte d’Ivoire, a déclaré sa volonté de participer activement à la vie politique ivoirienne, dans la perspective de l’élection présidentielle de 2025. Affirmant vouloir parler sans “acrimonie, logorrhée ou verbosité”, il s’est présenté comme un homme apaisé, sans rancune ni rancœur, prêt à œuvrer pour la réconciliation nationale.
Prêt pour la présidentielle de 2025
Renouvelant son ambition d’être candidat à l’élection présidentielle de 2025, Guillaume Soro a mis en avant son parcours : « J’ai eu le privilège de servir mon pays en tant que Premier ministre et président de l’Assemblée nationale, des fonctions parmi les plus hautes depuis 1960. » Il a également annoncé avoir élaboré un programme de gouvernement et un projet de société, soulignant sa préparation et sa capacité à relever les défis nationaux.
Réconciliation et unité nationale
Plaidant pour la réconciliation entre les fils et filles de Côte d’Ivoire, il a rappelé son premier discours en tant que Premier ministre en 2007, insistant sur son engagement constant pour le pardon et l’unité nationale. “Nous ne réussirons jamais à bâtir une nation viable si nous ne parvenons pas à recoudre le fil de la réconciliation”, a-t-il déclaré, tout en rappelant que peu de politiciens en Côte d’Ivoire ont autant que lui prôné le pardon dans leurs discours.
Saluant les efforts des autorités de transition du Mali, du Niger et du Burkina Faso, qui lui ont permis de fouler la terre africaine, Guillaume Soro a adressé un hommage à la Confédération des États du Sahel comme un gage d’unité et de rassemblement des peuples, appelant à bannir l’exclusion et les discours hostiles en Côte d’Ivoire.
L’exil : une source d’humilité et de résilience
Revenant sur son exil, Soro a exprimé sa gratitude envers Dieu pour sa santé et sa résilience malgré les épreuves. Il a souligné les leçons d’humilité qu’il a tirées de cette expérience : “L’exil fait partie de la vie, et souvent de celle des grands hommes. Certains en sortent brisés, tandis que d’autres y puisent une force intérieure pour avancer.”
Rappelant que la Constitution ivoirienne interdit l’exil forcé des citoyens, il a critiqué les dynamiques politiques qui conduisent à cet éloignement. Il a également évoqué la diversité des réactions face à l’exil : “Certains, ayant traversé les affres de l’exil, se croient investis d’une mission divine, tandis que d’autres apprennent à avancer avec sagesse.”
Une maturité politique revendiquée
Guillaume Soro a conclu en citant une expression qu’il affectionne : “Quelques fois, l’on rencontre sa destinée par le chemin qu’on prend pour l’éviter.” Son hommage à Laurent Gbagbo par rapport au contexte de sa nomination comme Premier ministre en 2007 souligne les complexités politiques récurrentes qui continuent de marquer l’histoire ivoirienne.
Soro s’est exprimé en homme politique résilient et prêt à reprendre un rôle actif dans la vie publique ivoirienne. Dans son message avec les militants de son parti, il tente une remobilisation tout en rendant hommage aux personnes décédées, en prison ou en exil. Il se positionne comme un candidat prêt à relever les défis du pays, dans une perspective électorale démocratique et apaisée en 2025.
Charles Kouassi