À l’occasion des funérailles traditionnelles de l’ex premier ministre, Amadou Gon Coulibaly à Korhogo, nous nous sommes rendus à Ponvogo, localité située à 10km de la ville. Découverte.
Notre guide se nomme Olivier Yeo. Journaliste, il est fils de la région. Mieux, un initié au poro. Après une demi-heure de voiture, nous atteignons Ponvogo en passant par les villages de Yefon et Nitchon.
« Ponvogo fait partie de la sous-préfecture de Koni, département de Korhogo. Le village a été fondé par le chef Pon. D’où il tire le nom, Ponvogo. C’était l’oncle du patriarche Peleforo Gbon qui a presque annexé la zone pour s’y installer. Aujourd’hui le village a de la visibilité grâce à monsieur Brahima Coulibaly. Directeur de la communication la première Dame Dominique Ouattara. Il aime son village et est très attaché à la tradition » nous fait savoir notre guide.
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À l’entrée du village, un hôpital neuf. En face, une école primaire construite par Brahima Coulibaly, le fils du village. À la montée entre les deux infrastructures, l’on aperçoit une côte et une clôture qui donne sur un vaste domaine.
« Vous êtes chez Brahima Coulibaly » nous dit notre guide.
Deux dames et un homme assis sous un anacardier en compagnie d’une dizaine de chiens nous accueillent et nous souhaitent la bienvenue. De l’autre coté du domaine se trouve la résidence du propriétaire des lieux. A côté, un bois sacré. Brahima Coulibaly est sénoufo et initié au poro.
En face, deux grands bâtiments servent de logement de la famille et des visiteurs. L’un abrite le siège de la radio Tchépé FM. Au coin du domaine, un château d’eau qui alimente tout le village.
Après les civilités, notre guide retrouve ses confrères du bois sacré pour un cours de poro.
Nous décidons d’aller visiter le village d’ à côté. Lofinin est à 500m de Ponvogo. Nous passons un petit temps avec le propriétaire du bistrot Liberté, Sekongo Dolrou. Nous partageons un verre avec Silué Baba, Silue Tanan, Silué Niba sous l’œil vigilant du chef de la cour, Silué Mbe.
Retour Ponvogo
Après Lofinin, nous rejoignons Yeo Olivier et ses camarades à Ponvogo. Ils nous reçoivent dans le seul bistrot du coin.
C’est la tradition, un groupe de jeunes initiés sont avec eux. Mais Yeo et ses camarades de classe n’ont pas le droit de s’asseoir avec le deuxième groupe de jeunes, leurs devanciers dans le bois sacré. Pour s’adresser à eux, Yeo et Serge doivent se déchausser et baisser la tête en signe de politesse.
Ainsi va la tradition.
Finalement nous avons quitté Ponvogo avec l’envie d’y retourner. Venir à Korhogo sans visiter Ponvogo pourrait paraître comme un voyage inachevé.
Philippe Kouhon, depuis Korhog