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    CPI – Blé Goudé : « Je veux que le droit soit dit »

    CPI – Blé Goudé : « Je veux que le droit soit dit »
    Publié le
    Par
    Charles Kouassi
    Lecture 4 minutes

    Charles Blé Goudé  s’est présenté confiant le jeudi 2 octobre 2014, à la clôture de l’audience de confirmation des charges à la Cour pénale internationale (CPI) de la Haye (aux Pays-Bas). Après l’accusation, il a exhorté les juges à dire le droit et non la politique.

    « Je me retrouve devant la CPI à un moment où, à tort ou à raison, une certaine opinion accuse la Cour de servir d’instrument pour des règlements de comptes politiques contre des leaders africains indociles, qui, avant même d’être jugés, seraient déjà condamnés. On met aux arrêts des leaders pour ensuite aller chercher des preuves contre eux. Des pratiques qui mettraient ainsi à mal, l’impartialité, la crédibilité et l’indépendance de cette institution. Vrai ou faux ? Je n’en sais absolument rien », a-t-il déclaré. « Dans tous les cas, a-t- il poursuivi, je suis déjà là et J’ai toute la latitude de me faire ma propre opinion à partir de ce que Edgar Morin a appelé ‘’l’intelligence expériencée’’ ; c’est-à-dire mon vécu personnel ici, de ce que je vois, de ce que j’entends ici à la CPI ».

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    Devant la Chambre préliminaire I de la CPI, cette audience avait débuté le 29 septembre 2014. Les juges ont accordé du temps aux parties pour compléter par écrit, leurs présentations orales.  Pendant quatre jours, l’accusation et la défense ont présenté leurs éléments de preuves aux juges de la Chambre préliminaire I, chambre composées des juges Silvia Fernández de Gurmendi (présidente), Ekaterina Trendafilova et de Christine Van den Wyngaert.

    Face à ces juges, l’ex-leader estudiantin a aussi lâché ceci au sujet sa présence : « La vérité n’ayant pas besoin d’espace pour s’exprimer, c’est sans appréhension aucune, sans préjugé aucun, mais plutôt avec confiance en la justice ». Puis de rappeler l’une de ses actions non violente, selon lui : « Je me tiens devant vous, ce 02 Octobre 2014, jour du 12è anniversaire de la résistance aux mains nues en Côte d’Ivoire, pour que soit située ma responsabilité dans la crise qui a endeuillé mon pays. Simple coïncidence ou un signe du chant, je me retrouve devant vous aujourd’hui pour qu’on me traite d’assassin, de génocidaire, pour que je sois jugé pour cri-me con-tre l’hu-ma-ni-té! ».

    Ce qu’il faut savoir

    Au terme de cette première procédure, le procureur et le représentant légal des victimes auront jusqu’au 10 octobre 2014, pour compléter leurs présentations par des observations écrites, auxquelles la défense pourra répondre le 17 octobre 2014, au plus tard. Dans un délai de 60 jours suivant la réception de la requête finale de la défense, les juges prendront leur décision.

    A l’issue de ce délai, la Chambre préliminaire peut : soit, confirmer les charges pour lesquelles elle a conclu qu’il y a des preuves suffisantes donnant des motifs substantiels de croire que Blé Goudé a commis les crimes qui lui sont reprochés, auquel cas l’affaire est renvoyée en jugement devant une Chambre de première instance composée de trois autres juges pour le procès ; ou soit, refuser de confirmer les charges pour lesquelles elle a conclu qu’il n’y a pas de preuves suffisantes et arrêter la procédure à l’encontre de Blé Goudé.

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    Il y a aussi la possibilité d’ajourner l’audience et demander au Procureur d’apporter des éléments de preuve supplémentaires ou de procéder à de nouvelles enquêtes ; ou de modifier toute charge pour laquelle les éléments de preuve produits semblent établir qu’un autre crime que celui qui est reproché a été commis. La défense et l’accusation peuvent demander l’autorisation à la Chambre préliminaire d’interjeter appel à l’encontre de cette décision.

    Charles Blé Goudé, selon l’accusation, aurait engagé sa responsabilité pénale individuelle, en tant ‘’co-auteur indirect’’, pour quatre chefs de crimes contre l’humanité (meurtres, viols et autres violences sexuelles, actes de persécution et autres actes inhumains) qui auraient été perpétrés dans le contexte des violences postélectorales survenues sur le territoire de la Côte d’Ivoire entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011. Des accusations qu’il a toujours rejetées.

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