Le porte-parole francophone du département d’État, Johann Schmonsees, répond à 3 questions. Il explique l’engagement des États-Unis à lutter contre la désinformation et à renforcer la sécurité en Afrique.
Johann Schmonsees est le porte-parole francophone du Département d’État et le directeur du pôle médias régional pour l’Afrique. Dans cet entretien, il explique comment les États-Unis et les partenaires de l’ONU et du continent tentent de répondre aux défis sécuritaires et lutter contre la désinformation en Afrique. Il répond à 3 questions sur la résolution des conflits, la lutte contre les campagnes de désinformation en Afrique, et la gestion de la situation sécuritaire dans les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES).
Comment les États-Unis collaborent-ils avec les Nations Unies pour résoudre les conflits en cours sur le continent africain ?
Les États-Unis soutiennent les efforts des institutions africaines pour résoudre les conflits, promouvoir la paix et renforcer les institutions démocratiques. De l’Éthiopie au Soudan et au Soudan du Sud, en passant par le Sahel, le Mozambique, les Grands Lacs et bien d’autres, les efforts de diplomatie et de sécurité menés par l’Afrique sont actifs sur tout le continent.
En plus de la diplomatie, des forces de sécurité professionnelles, compétentes et responsables sont d’une importance vitale pour maintenir la paix. Les États-Unis fournissent des équipements, des formations et un soutien consultatif pour renforcer les capacités de sécurité de nos partenaires africains.
La désinformation est un enjeu majeur en Afrique. Quelle est la stratégie des États-Unis pour contrer les campagnes de fake news qui visent à déstabiliser le continent ?
La désinformation est l’un des outils dont dispose la Russie pour déstabiliser et exercer une influence néfaste sur d’autres pays, notamment en Afrique. Le Kremlin crée et diffuse de la désinformation dans le but d’influencer l’opinion publique, de créer une instabilité politique, de porter atteinte aux valeurs démocratiques, de discréditer l’Occident, de s’immiscer dans les élections et d’influencer les gens pour qu’ils soutiennent les objectifs du Kremlin en Afrique. La Russie entretient un réseau d’entreprises qui poursuivent des objectifs déstabilisateurs, notamment « African Initiative », et des sociétés écrans se faisant passer pour des ONG. Les meilleures armes pour contrer la désinformation sont la vérité et la transparence.
La situation sécuritaire dans les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) reste préoccupante. Comment les États-Unis et les Nations Unies travaillent-ils ensemble pour faire face à la menace terroriste dans cette région ?
Les groupes liés à l’Etat Islamique (EI) sont actifs au Sahel. Ils exploitent les conflits locaux pour étendre leurs activités. La Coalition mondiale contre l’EI se concentre sur la menace que représente l’EI en Afrique. Les États-Unis continuent de soutenir les initiatives bilatérales et régionales visant à contrer la menace du terrorisme et de l’extrémisme violent avec des partenaires de la société civile, de la défense, des forces de l’ordre et des systèmes judiciaires. Le soutien aux institutions régionales, telles que l’Union africaine, le Secrétariat exécutif du G5 Sahel et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, est un élément clé de cet effort.